De la directrice commerciale venu tenir un stand à la galerie marchande d’Hautepierre à l’ancien ambulancier, d’un philosophe inspiré par son rapport au travail à une cuisinière en reconversion, itinéraire sonore dans une galerie de portraits. Travailleuses et travailleurs riches en contrastes, que le micro n’a pas effrayé. Oh le beau lapsus, à 9 minutes 26 secondes: « se démêler pour trouver un travail »…
Marie-Paule Zanardo, Coordinatrice cité de l’emploi pour les quartiers de Cronenbourg-Hautepierre et Louis Moreau-Avila, Coordinateur HTPradio , sont allés à la rencontre des habitants de Hautepierre à Strasbourg. Dans cette série de quatre épisodes, on voyagera à travers les confessions, les craintes et les souhaits des participants. Au détour des conversations, le micro est tendu aux habitants mais aussi aux entrepreneurs du quartier qui nous partagent leurs réflexions au sujet de l’emploi.
C’est dans un contexte économique déjà tendu que se confie une directrice commerciale dans le domaine de la cosmétique. Elle sait ce que veut dire se questionner sur son avenir professionnel puisqu’avant de se lancer, elle a déjà été dans plusieurs autres métiers. Aujourd’hui, elle s’épanouit dans une petite entreprise. Ses différentes expériences ont été un atout pour cette cadre qui peine pourtant à recruter. Selon elle, les petites entreprises ont des contraintes économiques qui les empêchent de répondre aux exigences des salariés. Pourtant ce sont elles qui peuvent offrir une expérience professionnelle enrichissante. Elle a choisi le domaine du bien-être car elle s’y épanouit. Elle ne compte pas ses heures et souhaite transmettre des valeurs. Sa société utilise une technologie de pointe dans le domaine de l’esthétique issue d’une recherche locale. Les couleurs de l’Alsace sont portées au travers cette découverte, qui a été récompensée par le prix de l’innovation au salon international de l’esthétique à Paris.
Un ancien ambulancier du quartier, aujourd’hui sans emploi, se questionne sur l’avenir. Les factures et la situation économique difficile liées à l’inflation sont les préoccupations premières de cet habitant. Aujourd’hui sans emploi, il ne voit pas d’issue. Il souligne la nécessité « de se débrouiller » dans ce contexte qui n’est pas favorable. Il confie que l’entreprenariat est une solution pour les jeunes qui ont beaucoup de mal à se plier au salariat. Une solution qui lui parait même une nécessité. Enfin, il rêve de s’épanouir dans un métier lié à la santé tout en aidant son prochain.
Une jeune femme travaille depuis cinq ans, en cuisine, pour Emmaüs. Son contrat prend fin d’ici un an et elle rêve d’ouvrir un Food truck. Mme Zanardo en profite pour lui présenter Cités Lab. Une association présente au sein du centre socio culturel qui aide à la création d’entreprise.
Dans l’épopée laborieuse, la parole est donnée aux travailleur.euse.s de Cronenbourg et d’Hautepierre, guidée par une certaine Madame Zanardo, protagoniste de l’entretien et du micro-trottoir, coordinatrice de la cité de l’emploi Cronenbourg et Hautepierre.
Un reportage financé par la cité de l’emploi, dispositif d’information sur les mécanismes de retour à l’emploi.
C’est quoi la Cité de l’emploi ? Une initiative pour faciliter l’accès aux droits: le soutien à la recherche d’emploi, les problématiques de garde d’enfant et de maîtrise de la langue, rendre visible les services de l’emploi qui ne sont pas identifiés par les personnes. Corriger les effets de la crise en renforçant l’accompagnement des habitants des « quartiers prioritaires » de la ville. Développer un réseau, en faisant connaître l’existant des offres d’emploi. Aider à la création d’entreprise. Favoriser la réussite scolaire.
Pour Madame Zanardo il s’agit de sortir de la logique de tuyaux d’orgue. Chacun est là pour travailler pour le collectif au service des habitants.
Souvent on est concentré sur son activité à soi sans regarder celle de son voisin. Les personnes ont besoin d’être orientées pour trouver le service adapté, parmi les multiples branches possibles qui ne communiquent pas forcément entre elles.
Il s’agit aussi d’interroger sur le champ des possibles : quel serait le métier idéal ? La question est souvent difficile. Pourquoi ? Soit la personne ne peut pas réaliser son rêve. Soit la personne fait par exemple du ménage, et se voit faire du ménage. Ou alors son métier a été choisi à une époque où on ne décidait pas. j’ai travaillé comme agent d’entretien alors que je voulais être coiffeuse.
« Est-ce que vous travaillez actuellement ? »
« On n’a plus la culture du travail en tout cas. »
« J’pense toujours à la santé humaine à chaque fois que j’parle de travail. J’pense toujours à l’autre. Donc j’me dis qu’à chaque fois qu’on travaille c’est pour quelqu’un, c’est pour les gens, c’est pour la société. Donc ça doit être bien pour eux ! »
« Tout travail mérite salaire »
« J’ai commencé à travailler à l’âge de 15 ans… »