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L’épopée laborieuse, épisode 4: de la mode à la guerre

Je suis passée « de la mode à la guerre » nous dit cette jeune travailleuse dont le désir professionnel a changé. Serait-il aussi simple de subvertir les rôles imposés par la situation qui nous a vu naître ? Car poser la question du travail c’est aussi questionner celle de sa répartition, et des privilèges qui lui sont associés.

Dans ce dernier épisode Marie-Paule Zanardo, Coordinatrice emploi Hautepierre et Cronenbourg, poursuit son travail au sein du quartier. Elle accompagne les habitants jeunes et moins jeunes dans leurs réflexions et recherches concernant leur carrière professionnelle.

Elle échange notamment avec des jeunes filles sur leurs futures carrières et poursuite d’études. Une jeune rescapée d’un attentat qui s’est orienté en psychologie pour aider son prochain. Elle nous confie hésiter entre deux voies afin de réaliser son rêve en aidant à son tour ceux qui en ont besoin. Une jeune femme en fin de Licence qui souhaite poursuivre en master. Elle partage ses désirs d’orientations mais aussi ses craintes liées au déplacement qu’engendrera cette orientation. Quitter le cocon familial pour poursuivre des études n’est pas toujours évident pour les jeunes. Les accompagner dans cette démarches fait également partie du travail de la coordinatrice emploi du quartier. La coordinatrice aide également les habitants des quartiers à s’aligner avec un projet personnel parfois en attente. Elle partage donc avec une jeune femme vendeuse qui au fond désire s’orienter pour travailler dans l’armée de Terre. Une envie qu’elle a développée auprès de ses proches déjà issue de cette profession. Mme Zanardo lui apporte les conseils liés aux épreuves de recrutement afin de l’aider au mieux dans la réalisation de ce rêve. Lors de ces rencontres la coordinatrice pour l’emploi peut également aider à identifier les emplois d’avenir. Une jeune fille encore en début de formation confie à Mme Zanardo être intéressé par l’électronique. Cette dernière l’aide à se projeter vers l’avenir et lui présente les métiers d’avenir. Elle lui confie également que des grandes entreprises ont pour projet d’embaucher des salariés dans cette filière dans un avenir proche. Une jeune femme actuellement agent de service logistique en EHPAD confie à Mme Zanardo son rêve de devenir en réalité journaliste sportif. Malgré la pratique qu’elle a pu développer en couvrant les tournois de foot dans son pays d’origine. Elle s’était finalement résignée à mettre ce rêve de côté. Elle a travaillé par nécessité et se questionne sur la possibilité dereprendre une formation. La passion du métier se traduit dans sa voix troublée par l’échange sur le sujet avec Mme Zanardo.

Le podcast se poursuit avec une jeune femme arrivée en France qui exerce en tant qu’aide-ménagère. Elle possède pourtant de nombreux diplômes qui pourraient lui permettre de travailler dans des domaines précis. Cependant elle confie ses difficultés liées à l’organisation de sa vie familiale. Elle parle plusieurs langues mais souhaites améliorer la langue française. Cela pourrait lui permettre de travailler dans des domaines dont elle est diplômée. Mme Zanardo lui expose les particularités d’un projet en cours pratiquer le français en groupe. L’organisme Contact et Promotion permet aux personnes qui le désire d’approfondir leurs connaissances de la langue française. Cette habitante a été ravie de cette initiative qui va lui permettre de faire évoluer sa situation.

Puis un conducteur d’engin partage son choix de travailler dans le secteur du BTP. Il a usé de son entourage pour travailler dans ce domaine. Son fils quant à lui ne désire pas forcément évoluer dans cet univers. Il confit les différences générationnelles qu’il observe par rapport au travail. Entre son fils et lui-même la notion d’effort face au travail n’est pas la même. Le fils envisage une création d’entreprise et Mme Zanardo conseil de contacter l’association Cité Lab, qui aide à la création d’entreprise qui se trouve au centre du Galet à Strasbourg.

https://www.citeslab.fr/

Pour finir Mme Zanardo et Louis discutent avec un jeune habitant avec nostalgie dela situation économique du passé. Cet échange a été l’occasion de comprendre que les temps évoluent et qu’il était plus que nécessaire de s’adapter. Aujourd’hui l’économie et le travail ne sont plus comme avant et que tout évolue. Un accompagnement peut être indispensable pour s’armer face aux contraintes de ce nouveau monde. Il ne faut pas hésiter à contacter les personnes et les organismes qui ont été évoqués afin d’avancer au mieux.

Dans l’épopée laborieuse, la parole est donnée aux travailleur.euse.s de Cronenbourg et d’Hautepierre, guidée par une certaine Madame Zanardo, héroïne de l’entretien et du micro-trottoir, coordinatrice de la cité de l’emploi Cronenbourg et Hautepierre.

Un reportage financé par la cité de l’emploi, dispositif d’information sur les mécanismes de retour à l’emploi.

C’est quoi la Cité de l’emploi ? Une initiative pour faciliter l’accès aux droits: le soutien à la recherche d’emploi, les problématiques de garde d’enfant et de maîtrise de la langue, rendre visible les services de l’emploi qui ne sont pas identifiés par les personnes. Corriger les effets de la crise en renforçant l’accompagnement des habitants des « quartiers prioritaires » de la ville. Développer un réseau, en faisant connaître l’existant des offres d’emploi. Aider à la création d’entreprise. Favoriser la réussite scolaire.

Pour Madame Zanardo il s’agit de sortir de la logique de tuyaux d’orgue. Chacun est là pour travailler pour le collectif au service des habitants.

Souvent on est concentré sur son activité à soi sans regarder celle de son voisin. Les personnes ont besoin d’être orientés pour trouver le service adapté, parmi les multiples branches possibles qui ne communiquent pas forcément entre elles.

Il s’agit aussi d’interroger sur le champ des possibles : quel serait le métier idéal ? La question est souvent difficile. Pourquoi ? Soit la personne ne peut pas réaliser son rêve. Soit la personne fait par exemple du ménage, et se voit faire du ménage. Ou alors son métier a été choisi à une époque où on ne décidait pas. Je suis coiffeuse parce que mes parents le voulaient mais je voulais être bouchère.

« Est-ce que vous travaillez actuellement ? »

« On n’a plus la culture du travail en tout cas. »

« J’pense toujours à la santé humaine à chaque fois que j’parle de travail. J’pense toujours à l’autre. Donc j’me dis qu’à chaque fois qu’on travaille c’est pour quelqu’un, c’est pour les gens, c’est pour la société. Donc ça doit être bien pour eux ! »

« Tout travail mérite salaire »

« J’ai commencé à travailler à l’âge de 15 ans… »

L’épopée laborieuse, épisode 3: j’ai pas trop envie de parler de travail

« J’ai pas trop envie de parler de travail »: la réaction d’un jeune homme de Cronenbourg face à notre micro tendu vers lui. Une allergie au diagnostic flash de la cité de l’emploi sur le rapport au travail à Cronenbourg et Hautepierre ?

Dans cet épisode Marie Paule Zanardo, coordinatrice emploi de Hautepierre et Cronenbourg et Louis Moreau-Avila, coordinateur htp radio poursuivent leurs échanges avec les habitants du quartier de Hautepierre.

Ils rencontrent d’abord un réfugié Afghan qui apprend le français en attendant de reprendre son métier. Il était conducteur de camion en Afghanistan mais il doit attendre avant de reprendre la route.

Deux jeunes diplômés en recherche de leur premier emploi partagent leurs démarches. Ils ont pris un moment pour voyager ensemble dont deux mois à vélo en Europe. A l’aise avec la sphère numérique ils ont entrepris toutes leurs recherches en ligne. Mme Zanardo leur conseille l’association NQT, qui accompagne les jeunes diplômés dans leur recherche d’emploi. L’un d’eux confie son souhait de reconversion dans l’artisanat pour travailler de ses mains. Un rêve hérité de sa famille elle-même issue d’une lignée d’artisan. Le portail Emploi store a été invoqué pour l’aider à trouver un organisme de formation.

https://nqt.fr/ https://www.emploi-store.fr/

Tandis que d’autres jeunes ont été intrigués par l’apparition du du micro tendu dans le quartier. Louis, coordinateur de la radio répond à leurs questions. Un lien se créé et des projets avec une éventuelle collaboration se profile à l’horizon. Une histoire à suivre sur HTP radio !

Lors d’un entretien avec une éducatrice spécialisée, la reconversion professionnelle a été évoquée. Se donner une deuxième chance après avoir fait un premier métier est une possibilité à ne pas négliger.

Un jeune en formation dans la robotique évoque son désir d’entreprendre sur le long terme. Les difficultés et la réalité ont été soulignées lors de l’échange.

Tandis qu’un autre jeune confie ses les difficultés pour trouver un patron lorsqu’une formation en alternance est envisagée.

Le dialogue finit par être tendu avec un jeune en recherche d’emploi. Les différentes étapes à entreprendre pour son inscription lui sont rappelées afin d’éclaircir la situation. Dans le système néo-libéral, la responsabilité est du côté du chercheur d’emploi dans les actions qu’il mène pour arriver à trouver du travail. Madame Zanardo précise que le désaccord est sur l’immédiateté de la prise en charge et donc de la réponse donnée à la demande.

Dans l’épopée laborieuse, la parole est donnée aux travailleur.euse.s de Cronenbourg et d’Hautepierre, guidée par une certaine Madame Zanardo, héroïne de l’entretien et du micro-trottoir, coordinatrice de la cité de l’emploi Cronenbourg et Hautepierre.

Un reportage financé par la cité de l’emploi, dispositif d’information sur les mécanismes de retour à l’emploi.

C’est quoi la Cité de l’emploi ? Une initiative pour faciliter l’accès aux droits: le soutien à la recherche d’emploi, les problématiques de garde d’enfant et de maîtrise de la langue, rendre visible les services de l’emploi qui ne sont pas identifiés par les personnes. Corriger les effets de la crise en renforçant l’accompagnement des habitants des « quartiers prioritaires » de la ville. Développer un réseau, en faisant connaître l’existant des offres d’emploi. Aider à la création d’entreprise. Favoriser la réussite scolaire.

Pour Madame Zanardo il s’agit de sortir de la logique de tuyaux d’orgue. Chacun est là pour travailler pour le collectif au service des habitants.

Souvent on est concentré sur son activité à soi sans regarder celle de son voisin. Les personnes ont besoin d’être orientés pour trouver le service adapté, parmi les multiples branches possibles qui ne communiquent pas forcément entre elles.

Il s’agit aussi d’interroger sur le champ des possibles : quel serait le métier idéal ? La question est souvent difficile. Pourquoi ? Soit la personne ne peut pas réaliser son rêve. Soit la personne fait par exemple du ménage, et se voit faire du ménage. Ou alors son métier a été choisi à une époque où on ne décidait pas. Je suis coiffeuse parce que mes parents le voulaient mais je voulais être bouchère.

« Est-ce que vous travaillez actuellement ? »

« On n’a plus la culture du travail en tout cas. »

« J’pense toujours à la santé humaine à chaque fois que j’parle de travail. J’pense toujours à l’autre. Donc j’me dis qu’à chaque fois qu’on travaille c’est pour quelqu’un, c’est pour les gens, c’est pour la société. Donc ça doit être bien pour eux ! »

« Tout travail mérite salaire »

« J’ai commencé à travailler à l’âge de 15 ans… »

L’épopée laborieuse, épisode 2: peut-on vivre du travail ?

Des 30 ans de métier d’une assistante maternelle à domicile à l’étudiant en physique médicale, du responsable du rayon bio qui « vient d’un autre monde » à l’ancien routier au long cours, de la cuisinière en congé maternité à l’agent comptable en recherche d’emploi, bienvenue dans ce second opus de portraits d’habitant.e.s d’Hautepierre et Cronenbourg, abordé.e.s sous l’angle du rapport au travail.

Marie-Paule Zanardo, coordinatrice emploi Hautepierre et Cronenbourg et Louis Moreau-Avila, Coordinateur d’HTPradio vont à la rencontre des habitants du quartier de Hautepierre. Entre le métier rêvé et le métier réel, les habitants partagent leurs pensées. 

Une assistante maternelle agrée passionnée et retraitée, partage les raisons de son choix professionnel. Elle a choisi ce métier pour pouvoir élever ses enfants en même temps que d’autres.

Un jeune diplômé d’un master en physique qui est salarié chez Action. Il souhaite à présent développer un réseau pour évoluer dans le domaine médical.

Un ancien livreur confie qu’il souhaite créer une entreprise de transport avec l’aide de son assistante sociale. Alors qu’il a déjà essayé de travailler dans le secteur ouvrier c’est l’entreprenariat qui semble lui correspondre. L’entreprenariat peut paraitre complexe, la nécessité de se former a été évoquée.

https://www.strasbourg.eu/entreprendre

Une jeune mère de famille, qui travaille depuis l’âge de 15 ans évoque ses difficultés de garde pour ses enfants. Après des études niveau BTS validée elle travaille dans la restauration. Mais après la naissance des enfants elle s’oriente dans la restauration en collectivité. Une solution de garde a été envisagée en attendant la reprise du travail.

Une jeune femme en recherche d’un emploi en tant qu’assistante comptable souhaite un accompagnement dans sa recherche d’emploi. Elle est déjà dans un contrat engagement jeune via la mission locale avec un suivi hebdomadaire. Elle aimerait malgré tout d’autres opportunités professionnelles. Le 29 mars 2023, le forum pour l’avenir aura lieux à la salle l’Aubette, place Kléber à Strasbourg. Des entreprises présentes lors de ce forum répondront aux questions des moins de trente ans.

https://forum-avenir.com/

Des jeunes collégiens évoquent leurs expériences professionnelles. Entre difficultés et nouvelles expériences ils partagent leurs découvertes du monde du travail. L’association D’clic, présent dans le quartier a été évoquée afin de les accompagner dans leurs démarches futures.

http://www.dclic.asso.fr/

Dans l’épopée laborieuse, la parole est donnée aux travailleur.euse.s de Cronenbourg et d’Hautepierre, guidée par une certaine Madame Zanardo, héroïne de l’entretien et du micro-trottoir, coordinatrice de la cité de l’emploi Cronenbourg et Hautepierre.

Un reportage financé par la cité de l’emploi, dispositif d’information sur les mécanismes de retour à l’emploi.

C’est quoi la Cité de l’emploi ? Une initiative pour faciliter l’accès aux droits: le soutien à la recherche d’emploi, les problématiques de garde d’enfant et de maîtrise de la langue, rendre visible les services de l’emploi qui ne sont pas identifiés par les personnes. Corriger les effets de la crise en renforçant l’accompagnement des habitants des « quartiers prioritaires » de la ville. Développer un réseau, en faisant connaître l’existant des offres d’emploi. Aider à la création d’entreprise. Favoriser la réussite scolaire.

Pour Madame Zanardo il s’agit de sortir de la logique de tuyaux d’orgue. Chacun est là pour travailler pour le collectif au service des habitants.

Souvent on est concentré sur son activité à soi sans regarder celle de son voisin. Les personnes ont besoin d’être orientés pour trouver le service adapté, parmi les multiples branches possibles qui ne communiquent pas forcément entre elles.

Il s’agit aussi d’interroger sur le champ des possibles : quel serait le métier idéal ? La question est souvent difficile. Pourquoi ? Soit la personne ne peut pas réaliser son rêve. Soit la personne fait par exemple du ménage, et se voit faire du ménage. Ou alors son métier a été choisi à une époque où on ne décidait pas. Je suis coiffeuse parce que mes parents le voulaient mais je voulais être bouchère.

Et, quelque par, une femme à la retraite ose demander: peut-on encore vivre du travail ?

« Est-ce que vous travaillez actuellement ? »

« On n’a plus la culture du travail en tout cas. »

« J’pense toujours à la santé humaine à chaque fois que j’parle de travail. J’pense toujours à l’autre. Donc j’me dis qu’à chaque fois qu’on travaille c’est pour quelqu’un, c’est pour les gens, c’est pour la société. Donc ça doit être bien pour eux ! »

« Tout travail mérite salaire »

« J’ai commencé à travailler à l’âge de 15 ans… »

L’épopée laborieuse, épisode 1: se démêler pour trouver un travail

De la directrice commerciale venu tenir un stand à la galerie marchande d’Hautepierre à l’ancien ambulancier, d’un philosophe inspiré par son rapport au travail à une cuisinière en reconversion, itinéraire sonore dans une galerie de portraits. Travailleuses et travailleurs riches en contrastes, que le micro n’a pas effrayé. Oh le beau lapsus, à 9 minutes 26 secondes: « se démêler pour trouver un travail »…

Marie-Paule Zanardo, Coordinatrice cité de l’emploi pour les quartiers de Cronenbourg-Hautepierre et Louis Moreau-Avila, Coordinateur HTPradio , sont allés à la rencontre des habitants de Hautepierre à Strasbourg. Dans cette série de quatre épisodes, on voyagera à travers les confessions, les craintes et les souhaits des participants. Au détour des conversations, le micro est tendu aux habitants mais aussi aux entrepreneurs du quartier qui nous partagent leurs réflexions au sujet de l’emploi.

C’est dans un contexte économique déjà tendu que se confie une directrice commerciale dans le domaine de la cosmétique. Elle sait ce que veut dire se questionner sur son avenir professionnel puisqu’avant de se lancer, elle a déjà été dans plusieurs autres métiers. Aujourd’hui, elle s’épanouit dans une petite entreprise. Ses différentes expériences ont été un atout pour cette cadre qui peine pourtant à recruter. Selon elle, les petites entreprises ont des contraintes économiques qui les empêchent de répondre aux exigences des salariés. Pourtant ce sont elles qui peuvent offrir une expérience professionnelle enrichissante. Elle a choisi le domaine du bien-être car elle s’y épanouit. Elle ne compte pas ses heures et souhaite transmettre des valeurs. Sa société utilise une technologie de pointe dans le domaine de l’esthétique issue d’une recherche locale. Les couleurs de l’Alsace sont portées au travers cette découverte, qui a été récompensée par le prix de l’innovation au salon international de l’esthétique à Paris.

Un ancien ambulancier du quartier, aujourd’hui sans emploi, se questionne sur l’avenir. Les factures et la situation économique difficile liées à l’inflation sont les préoccupations premières de cet habitant. Aujourd’hui sans emploi, il ne voit pas d’issue. Il souligne la nécessité « de se débrouiller » dans ce contexte qui n’est pas favorable. Il confie que l’entreprenariat est une solution pour les jeunes qui ont beaucoup de mal à se plier au salariat. Une solution qui lui parait même une nécessité. Enfin, il rêve de s’épanouir dans un métier lié à la santé tout en aidant son prochain.

Une jeune femme travaille depuis cinq ans, en cuisine, pour Emmaüs. Son contrat prend fin d’ici un an et elle rêve d’ouvrir un Food truck. Mme Zanardo en profite pour lui présenter Cités Lab. Une association présente au sein du centre socio culturel qui aide à la création d’entreprise.

https://www.citeslab.fr/

Dans l’épopée laborieuse, la parole est donnée aux travailleur.euse.s de Cronenbourg et d’Hautepierre, guidée par une certaine Madame Zanardo, protagoniste de l’entretien et du micro-trottoir, coordinatrice de la cité de l’emploi Cronenbourg et Hautepierre.

Un reportage financé par la cité de l’emploi, dispositif d’information sur les mécanismes de retour à l’emploi.

C’est quoi la Cité de l’emploi ? Une initiative pour faciliter l’accès aux droits: le soutien à la recherche d’emploi, les problématiques de garde d’enfant et de maîtrise de la langue, rendre visible les services de l’emploi qui ne sont pas identifiés par les personnes. Corriger les effets de la crise en renforçant l’accompagnement des habitants des « quartiers prioritaires » de la ville. Développer un réseau, en faisant connaître l’existant des offres d’emploi. Aider à la création d’entreprise. Favoriser la réussite scolaire.

Pour Madame Zanardo il s’agit de sortir de la logique de tuyaux d’orgue. Chacun est là pour travailler pour le collectif au service des habitants.

Souvent on est concentré sur son activité à soi sans regarder celle de son voisin. Les personnes ont besoin d’être orientées pour trouver le service adapté, parmi les multiples branches possibles qui ne communiquent pas forcément entre elles.

Il s’agit aussi d’interroger sur le champ des possibles : quel serait le métier idéal ? La question est souvent difficile. Pourquoi ? Soit la personne ne peut pas réaliser son rêve. Soit la personne fait par exemple du ménage, et se voit faire du ménage. Ou alors son métier a été choisi à une époque où on ne décidait pas. j’ai travaillé comme agent d’entretien alors que je voulais être coiffeuse.

« Est-ce que vous travaillez actuellement ? »

« On n’a plus la culture du travail en tout cas. »

« J’pense toujours à la santé humaine à chaque fois que j’parle de travail. J’pense toujours à l’autre. Donc j’me dis qu’à chaque fois qu’on travaille c’est pour quelqu’un, c’est pour les gens, c’est pour la société. Donc ça doit être bien pour eux ! »

« Tout travail mérite salaire »

« J’ai commencé à travailler à l’âge de 15 ans… »

TRAVAIL SUR LE TRAVAIL ! Travail féminin et racialisation du travail, intégral

En partant de témoignages réels et locaux, on s’est demandé concrètement comment s’organise le taf à Hautepierre ?  Quelles émotions, quels rapports de force, le traversent ? 

Cela fait maintenant deux ans que nous avons commencé à élaborer ensemble une série de podcasts sur les emplois populaires. Nous l’avons nommé «Travail sur le travail», et nous, c’est Nawal, Bilal, Ali, Léa, Hélène, Saadia, Pauline, Sarah, Louis, Maryame et Marie. 

Notre but n’est pas de faire une analyse sociologique du monde du travail ou des travailleur·euse·s de Hautepierre. Nous cherchons plutôt à rendre compte de situations ou de portraits à Hautepierre à travers le prisme du taf. Dans cette série, vous entendrez les parcours d’humain·e·s, les engagements de groupes auto-organisés et la voix de travailleur·euse·s précaires.

> Pouvoir dire pour pouvoir agir?

Ce premier épisode dans son intégralité retrace les liens forts entre les discriminations de genre et la racialisation du travail. Effectivement, comme l’explique Hélène, artiste et habitante de HTP dans le podcast, si l’on se met à parler du travail féminin et de Hautepierre, on doit forcément interroger le travail racisé.

> Le poids du genre, de race et l’ancrage territorial sur l’expérience du travail

par Nawal Hafed, sociologue indépendante

Qu’est ce que le travail ? 

Selon la définition du dictionnaire du magazine Alternatives Économiques, il désigne l’activité génératrice de revenus, en contrepartie de l’effort fourni. Tandis qu’en économie, la notion de travail est l’un des principaux facteurs de production du capital, et dans ce sens, permet la “création de richesse d’un pays” (journaldunet). 

En ce qui concerne les origines du terme, le sujet  fait débat. Il est question de souffrance ou de torture faisant écho à la pénibilité du travail, mais aussi, à la phase qui précède l’accouchement. Néanmoins, dans la société contemporaine, celui-ci nous renvoie au caractère évoqué en amont, créateur de revenus,  toutes activités de production de biens et de services, mais également, de considération sociale. J’entends par là, l’utilité sociale et la reconnaissance sociale à travers le travail. Aussi, cela nous renvoie à la classification de l’emploi en société que l’on nomme les CSP, catégories socioprofessionnelles. 

Le terme travail est à différencier avec le terme emploi, selon Ilostat, le marché du travail désigne les diverses formes de travail et statuts, comme par exemple, le travail de production pour usage personnel, le travail salarié, le travail bénévole, le travail gratuit, et autres activités professionnelles. Ce n’est qu’en octobre 2013, lors d’une conférence internationale dans le monde des statistiques à la 19ème ICLS que ces différentes formes ont été adoptées afin de définir statistiquement le terme du travail, de l’emploi et de la sous-utilisation de la main d’œuvre. L’objectif de cette conférence est de permettre de rendre visible l’invisible, (ilostat.ilo.org) dans la collecte des faits et d’être au plus près de la réalité. L’emploi impact directement la croissance d’un pays, de ce fait, les pouvoirs publics se penchent sur la problématique du chômage, notamment, dans certains territoires, comme celui des quartiers populaires. Des mesures spécifiques sont mises en place à travers des contrats aidés, tels que les emplois PEC à destination des plus jeunes, le dispositif emploi franc, ou encore le dispositif d’adulte-relais, sorte de poste de médiateur de quartier. Pour Hautepierre, le taux de chômage atteint 28,4% en 2016 (INSEE), et 43,6% pour les jeunes âgés de 15 à 25 ans. Aussi, le taux de la population de 15 ans et plus non scolarisé, sans diplôme ou DNB représente 47,8%. 

Dans le cadre de la résidence Travail sur le travail, nous avons pu à travers les différents podcasts mettre en exergue l’expérience du travail auprès de femmes issues de l’immigration, racisées et des quartiers populaires.

Quid des expériences de travail de ces femmes ?

Les différents témoignages évoquent la condition de la femme dans le champ du travail et de son évolution en France. Le constat n’est pas très optimiste… 

Ils parlent également de leur confrontation à cette dure réalité qui est la leur mais aussi de leur inspiration… Autant de vérités que de personnalités en présence dans le podcast… L’exemple donné de la midinette fait écho au travail à la tâche qui revient aux femmes, mais également, à la précarité et à l’insécurité de l’emploi. Ce qui rejoint aussi le statut de l’emploi comme celui de l’auto-entrepreneur. Une certaine illusion de la part de certaines personnes quant à l’idée d’autonomie et de liberté liée à ce statut… 

La femme, le travail, une construction sociale ? 

Notre investigation de terrain révèle ce que l’on nomme le travail domestique, de ce fait, à la question de comment pouvoir concilier vie de famille et travail pour une femme. Cela met un point sur la charge mentale vécue et subie par les femmes. 

Le travail féminin est associé tant au travail précaire que dévalorisant, comme nous le montrent certains métiers qui sont majoritairement féminin tels que les métiers de service à la personne, les hôtesses de caisse ou les femmes de ménage, pour appuyer notre propos, prenons l’exemple de la lutte des femmes de chambre de l’hôtel IBIS. Ce combat a mis en exergue les conditions de travail des femmes, majoritairement des femmes racisées et issus des quartiers populaires. On peut évoquer dans ce cas le concept de pénibilité du travail. Dans un entretien avec Françoise Vergès, les femmes de ménages: Le capitalisme fait des corps racisés des sources d’exploitation jusqu’à leur épuisement, elle montre que la racialisation et la féminisation du travail de soin et de nettoyage est ancienne tout en étant lié au passé colonial de la France et à la surconsommation engendrée par le capitalisme occidental. Elle parle alors de l’usure des corps qui entraîne des problèmes très graves de santé. Mon expérience au niveau personnel et professionnel marque bien cet aspect, à savoir, comment les structures traitent de ce problème, une fois que le corps ne suit plus? Il s’agit de passer par une reconnaissance, la maladie professionnelle ou l’invalidité, pour le meilleur des cas. Seulement, la société relègue cette problématique au champ du handicap, une autre catégorisation qui amène encore plus à une situation de précarisation. 

Pour le quartier de Hautepierre, les données suivantes appuient nos propos, la part des actifs occupés pour les 15-64 ans ouvriers représente 37,2% contre 16,3% pour le reste de Strasbourg, les emplois précaires sont à 24,5% en 2016, INSEE. Le taux de l’allocation Adulte Handicapé (AAH), d’un montant maximum de 950 euros est de 9,7% et le taux de pauvreté atteint 50,2%, contre 25% sur Strasbourg. 

Cette catégorisation reflète les représentations sociales en société provoquant le manque de reconnaissance d’une partie de la population, pourtant ces différents métiers sont fondamentaux au sein de la société comme nous l’a montré la crise sanitaire. Ce que nous rappelle notamment une des interviewée du podcast, en tant que militante syndicaliste.

Tous ces témoignages ont des points communs, nous sommes, nous les femmes, dans un perpétuel combat, il y a de la souffrance, de l’injustice et des inégalités, hommes/femmes mais également ils témoignent d’une fracture territoriale. Dans le même temps, cela démontre aussi nos forces et nos valeurs, celles du travail et de nos engagements familiaux et sociétaux. Nos luttes contre cette domination, exploitation et oppression que j’appelle l’esclavagisme moderne. 

La réflexion à ce jour, comment travailler autrement ? Quels sont nos moyens d’action et d’agir pour y remédier ?

> L’ Autrice

Nawal HAFED, est née le 17 décembre 1977 à Strasbourg, elle a grandi dans le quartier de Hautepierre. Elle est issue de l’immigration, d’un père et d’une mère d’origine algérienne nés pendant l’Algérie française. Elle vient d’une famille de six enfants, sa place dans la fratrie est celle du milieu, c’est-à-dire la troisième, ce qui lui confère une personnalité de conciliatrice et de médiatrice avec un goût prononcé pour la justice et des capacités telles que la sociabilité, l’adaptabilité et la flexibilité.

Un parcours professionnel atypique, 

Après avoir travaillé dans le domaine de l’industrie pendant plus de dix ans en tant qu’ouvrière qualifiée, elle reprend les études en 2010, en commençant par le diplôme d’accès aux études universitaires. En parallèle, elle débute professionnellement dans un autre domaine, dans les établissements scolaires pour un poste d’auxiliaire de vie scolaire, puis, avec l’obtention de son DAEU littéraire, elle peut prétendre à un poste d’assistant d’éducation en milieu rural. Ensuite, elle continue en tant qu’assistante de prévention et de sécurité au collège Erasme dans le quartier de Hautepierre pendant deux ans, pour finir, à accéder à un poste de conseillère principale d’éducation (CPE) vacataire pour l’année 2019 à 2020. En même temps, elle continue ses études en sciences humaines et sociales à l’Université de Strasbourg. À ce jour, elle est titulaire d’un Master 2 Sociologie, Parcours : Interventions sociales, Comparaisons européennes, Migrations et propose de manière indépendante son regard sur l’action publique vis-à-vis des quartiers populaires. Ses objets de recherches universitaires tournent autour des dispositifs et des limites de l’action publique, de la politique de la ville, de la jeunesse, de l’éducation, de l’orientation et de l’insertion professionnelle. La précarité de sa double position, professionnelle vacataire et mère étudiante, l’amène à trouver un autre emploi, en tant que médiatrice Insertion au Centre Socio Culturel du quartier de la Meinau à Strasbourg. Son engagement professionnel dans différentes associations, mais également son caractère déterminé, lui permettent d’assurer une posture réflexive sur le terrain et ainsi d’être au plus près de la réalité sociale actuelle. C’est dans ce cadre qu’elle participe au média HTP radio depuis 2018, en portant un regard de sociologue ancré, c’est-à-dire interrelié avec son propre vécu.

> Vers l’écriture d’un article de recherche autour de la résidence TRAVAIL SUR LE TRAVAIL !

Ce premier épisode a également servi à l’analyse distanciée du média HTP radio dans le cadre d’un article de recherche proposé par trois membres actifs de la radio, Nawal Hafed, Louis Moreau-Avila et Pauline Desgrandchamp,

« Média tactique en quartier populaire et narrations radiophoniques partagées : vers une production de l’information décentralisée »

Si cela vous intéresse et que vous avez 23 minutes devant vous, rdv ici !

> Sources utilisées dans le podcast

-Faut qu’j’travaille, Princesse Erika – https://www.youtube.com/watch?v=aWf3z-H_4t8

-archive INA, 1977, Pour ou contre le travail des femmes ? – https://www.youtube.com/watch?v=Pq13bDKVfTU

-entretien avec Geneviève Manka, maille Karine, Hautepierre, 17 mai 2021,

-entretien avec Fleur Laronze, Perestroïka, quartier Gare, 22 mai 2021,

-entretien avec Barbara Morovich, Wagon souk, Koenigshoffen, 28 mai 2021,

-plateau radio avec femmes d’ici et d’ailleurs, maille Catherine, 8 mars et 15 mai 2021

-Rêves illimités, Casey – https://www.youtube.com/watch?v=7-_2eTH1808

-entretien/portrait avec Hélène Humbert, Bierchop, Hautepierre, 8 juillet 2021

-lecture de l’ouvrage « pour un féminisme décoloniale », Françoise Vergès, édition La fabrique, 2019.

-Tomboy, Princess Nokia, https://www.youtube.com/watch?v=AH-LyInSNYw

TRAVAIL SUR LE TRAVAIL! Portrait d’une combattante: Nawal HAFED. Partie 4: l’espoir

Mais j’me dis qu’y aura peut-être un jour meilleur ?

Partie 4, parce que par-delà les combats passés et présents demeure cette petite lumière qui n’a pas de forme encore, le dernier résidu de la boîte de Pandore, petit aiguillon sur le cadran de la conductrice: l’espoir.

Dans ce second opus de notre résidence de recherche radiophonique sur le travail, on vous dévoile le portrait en quatre parties d’une figure emblématique d’Hautepierre, et avant tout, d’une humaine remarquable. Avec ses talents d’oratrice, Nawal nous a tenu en haleine pendant 1h30, avec un sens du rebondissement digne des plus grandes conteuses.

« Moi j’peux pas l’enlever, je viens d’Hautepierre, je suis née à Hautepierre, j’ai grandi à Hautepierre. »

« vous vous êtes une battante et j’ai pas peur pour vous »

«  Je me suis dit faut que je rebondisse encore… » 

« Je suis une femme. Alors je dis que j’ai des boulets dans les pieds… Je suis une femme, d’origine maghrébine et en plus je viens du quartier. 

– Et puis tu fermes pas ta gueule ! 

– En plus je ferme pas ma gueule. Et on me dit : mais tu t’énerves toujours ! Toujours t’es au taquet. Mais vous les algériens ! » 

Nawal HAFED, citations tirées de l’entretien

TRAVAIL SUR LE TRAVAIL! Travail féminin et racisé, partie 2

Dans ce premier épisode, partie 2, de notre résidence de recherche radiophonique sur le travail, on essaie de comprendre les caractéristiques du travail dit féminin et racisé, c’est-à-dire des tâches dont la réalisation revient systématiquement à des femmes ou à des personnes racisé.e.s.

TRAVAIL SUR LE TRAVAIL! Travail féminin et racisé, partie 1

Dans ce premier épisode, partie 1, de notre résidence de recherche radiophonique sur le travail, on essaie de comprendre les caractéristiques du travail dit féminin et racisé, c’est-à-dire des tâches dont la réalisation revient systématiquement à des femmes ou à des personnes racisé.e.s.

TRAVAIL SUR LE TRAVAIL! Portrait d’une combattante: Nawal HAFED. Partie 3: devenir mère ?

Mon père si il m’a transmis… la valeur du travail (…)
On arrivait à partir en vacances grâce à Dieu.

Partie 3: et tout à coup, devenir mère. Et le travail ? Et l’amour ? Les relations sociales ? La solution de Nawal: reprendre les études, et… rentrer à Hautepierre. L’énigme du retour ?

Dans ce second opus de notre résidence de recherche radiophonique sur le travail, on vous dévoile le portrait en quatre parties d’une figure emblématique d’Hautepierre, et avant tout, d’une humaine remarquable. Avec ses talents d’oratrice, Nawal nous a tenu en haleine pendant 1h30, avec un sens du rebondissement digne des plus grandes conteuses.

« Moi je dis on a trois tafs: t’as les gosses, t’as le ménage, t’as la maison, et puis t’as le travail »

« Il faut que tu arrives à être femme, il faut que tu arrives à être mère et quand tu es mariée, la femme de »

« Je mettais ma fille sur les genoux et j’essayais d’étudier »

« Et après la question vient: qu’est-ce que tu vas faire après ? »

Nawal HAFED, citations tirées de l’entretien

TRAVAIL SUR LE TRAVAIL! Portrait d’une combattante: Nawal HAFED. Partie 2: l’au-revoir aux parents

Il faut que justice soit faite. 

Partie 2, c’est le saut dans le grand bain, le départ, la prise de recul, l’au-revoir aux parents, l’envol décisif qui permet de voir de haut, le tracé du labyrinthe. Et de comprendre, du même coup, où est la sortie, l’effrayante sortie.

Dans ce second opus de notre résidence de recherche radiophonique sur le travail, on vous dévoile le portrait en quatre parties d’une figure emblématique d’Hautepierre, et avant tout, d’une humaine remarquable. Avec ses talents d’oratrice, Nawal nous a tenu en haleine pendant 1h30, avec un sens du rebondissement digne des plus grandes conteuses.

« Doucement biquette, parce que entre les faits et la réalité il y a un monde… » 

« On était un petit groupe de reubettes : mélange de beurettes et rebelles » 
« Je suis sortie d’Hautepierre. Tu te dis oh y a une autre vie ailleurs ! » 

Nawal HAFED, citations tirées de l’entretien