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TRAVAIL SUR LE TRAVAIL ! Travail féminin et racialisation du travail, intégral

En partant de témoignages réels et locaux, on s’est demandé concrètement comment s’organise le taf à Hautepierre ?  Quelles émotions, quels rapports de force, le traversent ? 

Cela fait maintenant deux ans que nous avons commencé à élaborer ensemble une série de podcasts sur les emplois populaires. Nous l’avons nommé «Travail sur le travail», et nous, c’est Nawal, Bilal, Ali, Léa, Hélène, Saadia, Pauline, Sarah, Louis, Maryame et Marie. 

Notre but n’est pas de faire une analyse sociologique du monde du travail ou des travailleur·euse·s de Hautepierre. Nous cherchons plutôt à rendre compte de situations ou de portraits à Hautepierre à travers le prisme du taf. Dans cette série, vous entendrez les parcours d’humain·e·s, les engagements de groupes auto-organisés et la voix de travailleur·euse·s précaires.

> Pouvoir dire pour pouvoir agir?

Ce premier épisode dans son intégralité retrace les liens forts entre les discriminations de genre et la racialisation du travail. Effectivement, comme l’explique Hélène, artiste et habitante de HTP dans le podcast, si l’on se met à parler du travail féminin et de Hautepierre, on doit forcément interroger le travail racisé.

> Le poids du genre, de race et l’ancrage territorial sur l’expérience du travail

par Nawal Hafed, sociologue indépendante

Qu’est ce que le travail ? 

Selon la définition du dictionnaire du magazine Alternatives Économiques, il désigne l’activité génératrice de revenus, en contrepartie de l’effort fourni. Tandis qu’en économie, la notion de travail est l’un des principaux facteurs de production du capital, et dans ce sens, permet la “création de richesse d’un pays” (journaldunet). 

En ce qui concerne les origines du terme, le sujet  fait débat. Il est question de souffrance ou de torture faisant écho à la pénibilité du travail, mais aussi, à la phase qui précède l’accouchement. Néanmoins, dans la société contemporaine, celui-ci nous renvoie au caractère évoqué en amont, créateur de revenus,  toutes activités de production de biens et de services, mais également, de considération sociale. J’entends par là, l’utilité sociale et la reconnaissance sociale à travers le travail. Aussi, cela nous renvoie à la classification de l’emploi en société que l’on nomme les CSP, catégories socioprofessionnelles. 

Le terme travail est à différencier avec le terme emploi, selon Ilostat, le marché du travail désigne les diverses formes de travail et statuts, comme par exemple, le travail de production pour usage personnel, le travail salarié, le travail bénévole, le travail gratuit, et autres activités professionnelles. Ce n’est qu’en octobre 2013, lors d’une conférence internationale dans le monde des statistiques à la 19ème ICLS que ces différentes formes ont été adoptées afin de définir statistiquement le terme du travail, de l’emploi et de la sous-utilisation de la main d’œuvre. L’objectif de cette conférence est de permettre de rendre visible l’invisible, (ilostat.ilo.org) dans la collecte des faits et d’être au plus près de la réalité. L’emploi impact directement la croissance d’un pays, de ce fait, les pouvoirs publics se penchent sur la problématique du chômage, notamment, dans certains territoires, comme celui des quartiers populaires. Des mesures spécifiques sont mises en place à travers des contrats aidés, tels que les emplois PEC à destination des plus jeunes, le dispositif emploi franc, ou encore le dispositif d’adulte-relais, sorte de poste de médiateur de quartier. Pour Hautepierre, le taux de chômage atteint 28,4% en 2016 (INSEE), et 43,6% pour les jeunes âgés de 15 à 25 ans. Aussi, le taux de la population de 15 ans et plus non scolarisé, sans diplôme ou DNB représente 47,8%. 

Dans le cadre de la résidence Travail sur le travail, nous avons pu à travers les différents podcasts mettre en exergue l’expérience du travail auprès de femmes issues de l’immigration, racisées et des quartiers populaires.

Quid des expériences de travail de ces femmes ?

Les différents témoignages évoquent la condition de la femme dans le champ du travail et de son évolution en France. Le constat n’est pas très optimiste… 

Ils parlent également de leur confrontation à cette dure réalité qui est la leur mais aussi de leur inspiration… Autant de vérités que de personnalités en présence dans le podcast… L’exemple donné de la midinette fait écho au travail à la tâche qui revient aux femmes, mais également, à la précarité et à l’insécurité de l’emploi. Ce qui rejoint aussi le statut de l’emploi comme celui de l’auto-entrepreneur. Une certaine illusion de la part de certaines personnes quant à l’idée d’autonomie et de liberté liée à ce statut… 

La femme, le travail, une construction sociale ? 

Notre investigation de terrain révèle ce que l’on nomme le travail domestique, de ce fait, à la question de comment pouvoir concilier vie de famille et travail pour une femme. Cela met un point sur la charge mentale vécue et subie par les femmes. 

Le travail féminin est associé tant au travail précaire que dévalorisant, comme nous le montrent certains métiers qui sont majoritairement féminin tels que les métiers de service à la personne, les hôtesses de caisse ou les femmes de ménage, pour appuyer notre propos, prenons l’exemple de la lutte des femmes de chambre de l’hôtel IBIS. Ce combat a mis en exergue les conditions de travail des femmes, majoritairement des femmes racisées et issus des quartiers populaires. On peut évoquer dans ce cas le concept de pénibilité du travail. Dans un entretien avec Françoise Vergès, les femmes de ménages: Le capitalisme fait des corps racisés des sources d’exploitation jusqu’à leur épuisement, elle montre que la racialisation et la féminisation du travail de soin et de nettoyage est ancienne tout en étant lié au passé colonial de la France et à la surconsommation engendrée par le capitalisme occidental. Elle parle alors de l’usure des corps qui entraîne des problèmes très graves de santé. Mon expérience au niveau personnel et professionnel marque bien cet aspect, à savoir, comment les structures traitent de ce problème, une fois que le corps ne suit plus? Il s’agit de passer par une reconnaissance, la maladie professionnelle ou l’invalidité, pour le meilleur des cas. Seulement, la société relègue cette problématique au champ du handicap, une autre catégorisation qui amène encore plus à une situation de précarisation. 

Pour le quartier de Hautepierre, les données suivantes appuient nos propos, la part des actifs occupés pour les 15-64 ans ouvriers représente 37,2% contre 16,3% pour le reste de Strasbourg, les emplois précaires sont à 24,5% en 2016, INSEE. Le taux de l’allocation Adulte Handicapé (AAH), d’un montant maximum de 950 euros est de 9,7% et le taux de pauvreté atteint 50,2%, contre 25% sur Strasbourg. 

Cette catégorisation reflète les représentations sociales en société provoquant le manque de reconnaissance d’une partie de la population, pourtant ces différents métiers sont fondamentaux au sein de la société comme nous l’a montré la crise sanitaire. Ce que nous rappelle notamment une des interviewée du podcast, en tant que militante syndicaliste.

Tous ces témoignages ont des points communs, nous sommes, nous les femmes, dans un perpétuel combat, il y a de la souffrance, de l’injustice et des inégalités, hommes/femmes mais également ils témoignent d’une fracture territoriale. Dans le même temps, cela démontre aussi nos forces et nos valeurs, celles du travail et de nos engagements familiaux et sociétaux. Nos luttes contre cette domination, exploitation et oppression que j’appelle l’esclavagisme moderne. 

La réflexion à ce jour, comment travailler autrement ? Quels sont nos moyens d’action et d’agir pour y remédier ?

> L’ Autrice

Nawal HAFED, est née le 17 décembre 1977 à Strasbourg, elle a grandi dans le quartier de Hautepierre. Elle est issue de l’immigration, d’un père et d’une mère d’origine algérienne nés pendant l’Algérie française. Elle vient d’une famille de six enfants, sa place dans la fratrie est celle du milieu, c’est-à-dire la troisième, ce qui lui confère une personnalité de conciliatrice et de médiatrice avec un goût prononcé pour la justice et des capacités telles que la sociabilité, l’adaptabilité et la flexibilité.

Un parcours professionnel atypique, 

Après avoir travaillé dans le domaine de l’industrie pendant plus de dix ans en tant qu’ouvrière qualifiée, elle reprend les études en 2010, en commençant par le diplôme d’accès aux études universitaires. En parallèle, elle débute professionnellement dans un autre domaine, dans les établissements scolaires pour un poste d’auxiliaire de vie scolaire, puis, avec l’obtention de son DAEU littéraire, elle peut prétendre à un poste d’assistant d’éducation en milieu rural. Ensuite, elle continue en tant qu’assistante de prévention et de sécurité au collège Erasme dans le quartier de Hautepierre pendant deux ans, pour finir, à accéder à un poste de conseillère principale d’éducation (CPE) vacataire pour l’année 2019 à 2020. En même temps, elle continue ses études en sciences humaines et sociales à l’Université de Strasbourg. À ce jour, elle est titulaire d’un Master 2 Sociologie, Parcours : Interventions sociales, Comparaisons européennes, Migrations et propose de manière indépendante son regard sur l’action publique vis-à-vis des quartiers populaires. Ses objets de recherches universitaires tournent autour des dispositifs et des limites de l’action publique, de la politique de la ville, de la jeunesse, de l’éducation, de l’orientation et de l’insertion professionnelle. La précarité de sa double position, professionnelle vacataire et mère étudiante, l’amène à trouver un autre emploi, en tant que médiatrice Insertion au Centre Socio Culturel du quartier de la Meinau à Strasbourg. Son engagement professionnel dans différentes associations, mais également son caractère déterminé, lui permettent d’assurer une posture réflexive sur le terrain et ainsi d’être au plus près de la réalité sociale actuelle. C’est dans ce cadre qu’elle participe au média HTP radio depuis 2018, en portant un regard de sociologue ancré, c’est-à-dire interrelié avec son propre vécu.

> Vers l’écriture d’un article de recherche autour de la résidence TRAVAIL SUR LE TRAVAIL !

Ce premier épisode a également servi à l’analyse distanciée du média HTP radio dans le cadre d’un article de recherche proposé par trois membres actifs de la radio, Nawal Hafed, Louis Moreau-Avila et Pauline Desgrandchamp,

« Média tactique en quartier populaire et narrations radiophoniques partagées : vers une production de l’information décentralisée »

Si cela vous intéresse et que vous avez 23 minutes devant vous, rdv ici !

> Sources utilisées dans le podcast

-Faut qu’j’travaille, Princesse Erika – https://www.youtube.com/watch?v=aWf3z-H_4t8

-archive INA, 1977, Pour ou contre le travail des femmes ? – https://www.youtube.com/watch?v=Pq13bDKVfTU

-entretien avec Geneviève Manka, maille Karine, Hautepierre, 17 mai 2021,

-entretien avec Fleur Laronze, Perestroïka, quartier Gare, 22 mai 2021,

-entretien avec Barbara Morovich, Wagon souk, Koenigshoffen, 28 mai 2021,

-plateau radio avec femmes d’ici et d’ailleurs, maille Catherine, 8 mars et 15 mai 2021

-Rêves illimités, Casey – https://www.youtube.com/watch?v=7-_2eTH1808

-entretien/portrait avec Hélène Humbert, Bierchop, Hautepierre, 8 juillet 2021

-lecture de l’ouvrage « pour un féminisme décoloniale », Françoise Vergès, édition La fabrique, 2019.

-Tomboy, Princess Nokia, https://www.youtube.com/watch?v=AH-LyInSNYw

LAISSE MOI FOUTRE MON PETIT BORDEL ! Les congés menstruels, partie 1

Durant cette saison, Sarah Bordel a questionné la place des règles dans la vie des femmes, sujet bien connu de tou.te.s, il reste encore très tabou. Les qualifiant de sales, secrètes, ce n’est pas un sujet dont on parle en société (n’importe quoi). Pourtant en moyenne une femme à dans sa vie ses règles pendant 38,2 ans, ce qui nous fait en moyenne 2400 jours de règles, et pourtant on ne devrait pas en parler ? C’est pour lever ce tabou absurde que ce podcast a été créé, on y parlera de nos règles en passant par la douleur avec l’endométriose, les idées reçues, les SPM (syndrome pré menstruel), du cycle, et bien d’autres encore … Autant de sujets intéressant afin de vulgariser, d’apprendre et de décomplexer sur nos règles.

Ce premier podcast à pour but aujourd’hui de parler d’une avancée considérable dans la vie des femmes, le droit aux congés menstruels, que l’on peut prendre quand nous sommes incapables de faire quoi que ce soit lorsque l’on a nos règles. Pourtant, saviez vous que cette notion de congés menstruels existe depuis bien longtemps dans certains pays du monde ? Par exemple le Japon à mis en place ce droit au cours du XXème siècle après de forts mouvements ouvriers, il est instauré en 1931 pour ensuite être intégré dans la plupart des lieux de travail et apparaitre dans la législation en 1947. Suivi par l’Indonésie en 1948. C’est seulement en 2017 que cette notion est discutée en Europe, notamment en Italie, en 2021 en France et en 2022 en Espagne.

Aujourd’hui seulement quelques entreprises ou associations françaises ont mit en place les congés menstruels pour ses employé.e.s dont horizome fait partie aujourd’hui !

68% des français.es y sont favorables afin de pouvoir prendre un jour de congés payés quand iels le souhaitent et que les douleurs dû aux règles les empêchent de travailler. Mais pourtant le sujet reste encore peu connu du public et tarde à se faire connaitre, peu d’entreprise et de salarié.e.s y ont recourt.

Alors accrochez vous et venez écouter la parole de 5 femmes qui vous parlent de leur expérience pour vous faire comprendre à quel point c’est nécessaire !

Sources et composants du podcast:

-entretien avec Laura, Ilham et Leila, maille Catherine, Hautepierre, 13 mai 2022 -entretien avec Mathilde, quartier Gare, 20 mai 2022 -entretien avec Camille, What the Fox, Centre, 23 juin 2022 -un extrait du magazine de la santé allô docteur, « Faut-il instaurer un congé menstruel ? », 15 juin 2021 https://www.youtube.com/watch?v=FUV8t0ZgAtk&ab_channel=AlloDocteurs -un extrait du magazine de la santé allô docteur, « Parler des règles pour briser le tabou », 23 septembre 2021 https://www.youtube.com/watch?v=QQWH60QeQEM&ab_channel=AlloDocteurs

AU PIED DE MON ARBRE

L’artiste slameuse Julie Babaammi De Sousa a proposé un atelier d’écriture lors du café végétal, le festival de l’écologie populaire à Hautepierre, organisé par le collectif Horizome en ce début de l’été devant le CSC le Galet.

En collaboration avec Pauline Desgrandchamp, elles ont pu diffuser ce retour en sons à travers une sieste sonore proposée le 8 et le 9 juillet 2022, toujours dans le cadre du café végétal…

 

> Le retour de Julie :

Lors de la journée du samedi 2 juillet dédiée au thème des cultures urbaines, j’ai proposé un atelier d’écriture poétique (tout public) de 2h qui nous permis de passer par différents styles (dialogues, poésie, haïkus, etc.) pour développer notre imaginaire et écrire autour du thème “Au pied de mon arbre”, inspiré de la web-série “Au pied de ma tour”.

Les textes écrits lors de l’atelier ont été lus à haute voix au fur et à mesure qu’ils étaient écrits. C’est ainsi que j’ai pu les enregistrer pour les transmettre ensuite à Pauline Desgrandchamp qui s’est chargée de leur mise en musique. À partir de différentes prises de sons réalisées sur la journée, elle a pu monter grâce à un logiciel spécifique les sons en question, dans le but d’en faire une sieste sonore qui ont été diffusées et soufflées dans le creux des oreilles des participant.e.s volontaires sur le festival du 8 au 10 juillet.

Ont participé à cet atelier (enfants, ados et adultes confondus) : Nayl, Ilyès, Roxana, Maryam, Séphora et Lilia, L’orage GRFL.

J’ai à nouveau animé le même atelier de lendemain, auquel ont participé Abdou, Hannah et Lucien.

Merci à elleux <3

HTP explore ! chapitre 2 : des écologies populaires / Jardiner, c’est résister…

Dimanche 3 octobre, le collectif Horizome organisait avec la Cie Théâtre-Forum Arc En Ciel, une agora publique autour des initiatives jardinières de Hautepierre, dans le cadre des Journées de l’architecture 2021. HTP radio était présent pour garder trace de ce moment de partage, de respect et de renforcement entre jardiniers, jardinières, élu et technicienne de la collectivité.

À l’écoute, le chapitre 2 autour des pratiques d’écologie populaire :

« Jardiner au pied de son immeuble », Camille Landru

> Pourquoi « jardiner, c’est résister » ?

« Jardiner modifie notre rapport au temps, on se trouve au plus proche des saisons qui rythment la vie de la nature.  » On est là, dans une vision ou rien n’est programmé, on change s’il faut changer. Jardiner c’est accompagner le temps, c’est ne pas s’y heurter. « (entretien de Gilles Clément) 

Comme l’a ainsi montré la sociologue Laurence Granchamp après deux années passées à nos côtés, les jardins de Hautepierre sont des lieux de vie à ciel ouvert et accessible à tous les habitants, de ce fait ils offrent la possibilité de s’investir au sein d’un groupe tout en devenant acteur de sa propre consommation alimentaire.

C’est aussi de cette manière qu’ils permettent de transformer l’espace public résidentiel en terrain fertile, que ce soit concrètement au travers des plantations ou philosophiquement, en tant qu’inspiration d’une société plus juste et plus équitable, prenant ainsi en considération les pouvoirs d’action dans un quartier populaire…

Néanmoins, il est utile de rappeler ici que Hautepierre en tant que « Quartier Prioritaire de la Ville » (QPV), dénominatif institutionnalisé, est également depuis 2021, ce que l’État nomme « Quartier de Reconquête Républicaine » (QRR), où usages sécuritaires et contrôle du quartier vont de pair avec rénovation urbaine et participation habitante. La vie des jardins de Hautepierre en est un exemple concret. Comme ont pu le montrer Vincent Lebrou, chercheur en sciences politiques et Romane Joly, doctorante en sociologie dans le cadre d’une enquête ethnographique menée à Hautepierre entre 2016 et 2019 qui :

« met en lumière le caractère disciplinaire conféré aux jardins partagés lorsqu’ils se rattachent à la politique de la ville et s’articulent à un projet de rénovation urbaine. Notre article montre ainsi que ces espaces participent […] au gouvernement des conduites des habitants en œuvrant sur trois niveaux principaux.

-Spatial d’abord, lorsque la végétalisation et l’ordonnancement du quartier sont mis au service de la tranquillité publique.

-Ensuite, en dédiant certains espaces au jardinage, il s’agit de définir des comportements qui y sont autorisés et de reléguer les populations jugées « déviantes » qui ne s’y conformeraient pas.

-Enfin, l’exhortation municipale, sous peine de sanction, à formaliser l’action collective des jardiniers, ici en se constituant en association, participe à imposer des comportements dont la dissonance avec les ressources dont disposent certains habitants menace d’exclusion les plus démunis et les moins acquis au projet. »

Pour aller plus loin et lire leur analyse : Romane Joly et Vincent Lebrou, « Des jardins pour maintenir l’ordre ? Enquête ethnographique dans un quartier populaire strasbourgeois », Carnets de géographes [En ligne], 15 | 2021, mis en ligne le 30 avril 2021, consulté le 30 novembre 2021. URL : http://journals.openedition.org/cdg/7610

HTP explore ! chapitre 1 : La portée politique du jardinage / Jardiner, c’est résister…

Dimanche 3 octobre, le collectif Horizome organisait avec la Cie Théâtre-Forum Arc En Ciel, une agora publique autour des initiatives jardinières de Hautepierre, dans le cadre des Journées de l’architecture 2021. HTP radio était présent pour garder trace de ce moment de partage, de respect et de renforcement entre jardiniers, jardinières, élu et technicienne de la collectivité.

« Théâtre-forum et thé à la menthe », Camille Landru

Laissez-vous transporter à la maille Catherine, au pied de l’immeuble d’Aziz et de Marie-Claire et découvrez au fil de ce premier chapitre, ce qu’on nomme « la portée politique du jardinage » :

Agora publique « Jardiner, c’est résister », Camille Landru

Merci à Aziz et à Marie-Claire pour leur accueil et pour la visite de leur jardin respectif,

Merci à Julien, Chantal, Zaïmo, Geneviève, Joséphine, Emma, Benjamin, Ali, Brahim, Laurence, François, Mehdi et Nicolas pour leur participation au débat,

Merci à Marine pour la voix off, à Camille pour les illustrations et à Pauline pour la réalisation du podcast

> C’est quoi le thé âtre à la menthe ?

À la fois repère et refuge, le thé âtre à la menthe est un dispositif artistique qui interroge la place de l’informel dans la ville. Il a été conçu par la designer Sophie Chialva et l’artiste jardinier Zaïmo.

C’est à la fois un salon de thé à ciel ouvert, une agora in situ déliant les paroles et en même temps une performance artistique retranscrite spécialement ici pour les Journées de l’architecture 2021, par le dessin et la radio…

> Pourquoi « jardiner, c’est résister » ?

«  Quand on jardine, on est dans ce que j’appelle un territoire mental d’espérances. C’est un espace-temps particulier parce qu’on est sans arrêt sur le futur. Quand on plante une graine c’est pour demain ». Le jardinier ne serait donc pas un nostalgique. Il serait plutôt affublé d’un projet riche en surprises et soumis aux imprévus.  » (entretien de Gilles Clément)

Effectivement en ce qui nous concerne, l’impact des jardins à Hautepierre permettent de renverser les regards en montrant comment les pratiques dites populaires, d’appropriation de l’espace urbain ( voir la ville vue d’en bas, travail et production de l’espace populaire, collectif Rosa Bonheur, 2019) sont avant tout de réelles expertises sur lesquelles les élu·e·s, les architectes et les concepteur·ice·s urbain·e·s doivent s’appuyer pour avancer vers une réelle transition écologique car sociale de la fabrique de la ville.

HTP sample ! Once upon a time… in Hautepierre

Dans le cadre des 50 ans de Hautepierre, HTP Radio a rencontré Joséphine, habitante du quartier depuis plus de 40 ans. Enregistré sur le parvis du CSC Le Galet dans la maille Catherine, plongez-vous dans l’ambiance du quartier et écoutez le récit de Joséphine qui retrace l’histoire de son lieu d’habitation, de ses débuts à aujourd’hui !

Un docu-fiction signé Marie-Élodie Savary.

Grâce à un jeu de ping-pong anachronique permis par la magie du montage, vous entendrez des voix d’antan répondre et participer à la narration de l’histoire de Hautepierre. Parmi elles : Pierre Vivien qui était l’architecte chargé de la construction du quartier, un éducateur de la cité de 1977 mais aussi un homme politique français bien connu…

> Sources utilisées : 

-Entretien avec Joséphine Hassouna, Marie-Elodie Savary, 20 août 2021.

-Reportage, Présentation et visite de la ZUP, Alsace actualités, 22.05.1970. https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/sxf01005140/presentation-et-visite-de-la-zup-de-hautepierre 

-Reportage, La fête à Hautepierre, Façon de vivre, 1997. https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/sxc01000630/la-fete-a-hautepierre 

-Journal télévisé, 20 heures le journal : émission du 23 Octobre 2002. https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/2136014001/20-heures-le-journal-emission-du-23-octobre-2002

Titre musical, Keny Arkana, Nettoyage au Kärscher, Entre ciment et belle étoile, 2006.  https://www.youtube.com/watch?v=8cmM8VC_FPc

Les oiseaux du quartier par le pouvoir du chat

Les histoires d’Hakim #1

Hakim Elhadouchi raconte l’histoire des moments passés au quartier, des bribes de souvenirs qui réapparaissent au détour d’une image, d’une odeur, d’un mot ou d’un son. C’est l’histoire également de jeunes de la maille Eléonore qui aujourd’hui sont devenus des pères de famille. C’est l’histoire d’une époque pour toute une génération d’enfants d’immigrés…

Dans le cadre d’une collaboration avec le studio LA ruche et HTPRadio, voici le premier épisode des histoires de Hautepierre, mis en musique par le beatmaker Amine :

HTP en 1975, par Frédéric Luckel

HTP explore ! La place politique des femmes

Entre avril et juin 2021, Sarah Bordel, étudiante en master design projet à l’Université de Strasbourg, a réalisé un stage au sein de HTP radio afin d’interroger par l’outil radiophonique la place politique des femmes et leur rapport à l’espace public strasbourgeois, objet de son mémoire de fin d’étude intitulé « Un ville pour tou·te·s ? »

C’est avec les voix de Geneviève Manka, Fleur Laronze, Barbara Morovich, Maryame Tinani et la complicité de Pauline Desgrandchamp et Hélène Humbert que vous allez découvrir à travers ce podcast à quel point le fait d’être une femme nous engage au quotidien.

Enregistré ici et là dans l’espace public strasbourgeois afin de pouvoir se l’approprier en tant que femme ou dans des lieux eux-mêmes engagés, cet épisode révèle aussi bien la force, l’empathie et l’engagement chez ces femmes, tout autant de qualités qui les aident à se battre et s’exprimer au quotidien contre les inégalités.

> Sources utilisées :

-entretien avec Geneviève Manka, maille Karine, Hautepierre, 17 mai 2021,

-entretien avec Fleur Laronze, Perestroïka, quartier Gare, 22 mai 2021,

-entretien avec Barbara Morovich, , Wagon souk, Koenigshoffen, 28 mai 2021,

-entretien avec Maryame Tinani, Perestroïka, quartier Gare, 8 juin 2021,

-un extrait d’archives de l’INA « Etre une femme, c’était mieux avant ? » 1983, https://www.youtube.com/watch?v=twmc-ndLTWs

-un passage du livre Rêver l’obscur, femmes, magie et politique de Starhawk (1997). Lecture : Sarah Bordel.

-un passage du livre Un féminisme décoloniale de Françoise Verges (2019), éditions La fabrique. Lecture : Hélène Humbert.

-un extrait du titre #Balancetonporc de Chilla. https://www.youtube.com/watch?v=QYAYnGu_iaw

Bonne écoute 😉

> Une ville pour tou.te.s ?

 » Cet exercice de recherche s’ancre dans un sujet d’actualité, le harcèlement de rue. Il questionne et fait état d’un espace public genré et déconstruit des schémas afin de pouvoir évoquer des réponses qui permettent une meilleure inclusion de tou.te.s dans la ville. C’est donc en faisant cet exercice de remise en question que l’on arrive à dénoncer des comportements tels que le harcèlement de rue.

J’invite donc les lect.eur.rice.s de ces lignes à requestionner leurs privilèges dans l’espace public pour qu’iels puissent se rendre compte du problème et protester contre.

Ce mémoire est un travail ancré dans le féminisme, un féminisme inclusif comme il est important de le rappeler mais aussi critique de part sa vision de la société. Il se construit autour de ces notions. Aujourd’hui les combats féministes sont d’actualité, pourtant l’accès à l’espace public continue d’être inégal en fonction du genre. Mais de plus en plus de femmes en ont marre de toujours se retrouver au second plan, leur condition qu’on leur a toujours donnée ne leur convient plus, elles veulent une égalité femmes/hommes, aujourd’hui elles veulent se battre.

Ce mémoire m’a permis en tant que femme et féministe d’en apprendre d’avantage sur les conditions actuelles des femmes et ce qui a pu nous mener ici, car depuis aussi loin qu’on puissent en parler, les hommes ont toujours diriger la société. J’ai pu mieux comprendre comment sociologiquement parlant, avant de se manifester par l’urbanisme des villes, les femmes ont été rangées dans une case qu’elles ne sont jamais censé quitter sous garde de se faire traiter d’hystérique (car c’est bien connu seul les femmes le sont). Et c’est par ce statut que, parallèlement, la société s’est construite sans elles, dirigés par des hommes pour qui le seul rôle des femmes étaient de lui donner tout son intérêt, de le valoriser, de s’occuper de sa progéniture et en plus d’être toujours parfaite à ses yeux. Depuis toujours les villes sont donc difficilement ouvertes aux femmes, elles ne reflètent qu’un sentiment de gêne, d’espace de transition, de peur, mais aussi de soumission aux regards des hommes. Ainsi le harcèlement de rue découle de cette perpétuelle “entourloupe” qui a toujours appris aux hommes qu’ils étaient au centre de la société, qu’ils dominaient l’espace public et que les femmes n’étaient que des objets de désirs à saisir au passage peu importe la manière.   

  J’ai pu à travers ce mémoire faire le constat que je connaissais déjà (en partie) à travers les privilèges des hommes et les chiffres qui sont là pour nous rappeler que ce n’est pas encore gagné et que le chemin va être long. Je pense que toi qui lis ça tu vas emprunter le même chemin que moi et te déconfir petit à petit au début de la lecture de celui-ci, mais c’est un passage obligé. C’est un passage obligé car il faut que tu sois assez remonté.e pour pouvoir premièrement encaisser parce que tu n’es pas au bout de tes peines mais aussi pour ensuite que tu puisse aussi percevoir une lueur d’espoir et que tu puisses te rendre compte du chemin déjà parcouru. Alors oui le chemin va être long mais j’ai pu constater à travers ce mémoire qu’en déconstruisant les privilèges des hommes et leur mise en place, on pouvait mieux appréhender et amener des solutions à des problèmes, qu’ils soient sociaux ou spatiaux. Aussi en prenant le points de vue d’une femme nous pouvons amener les personnes à utili – ser l’empathie en essayant de les mettre à la place de victime pour qu’iel puisse ressentir ce que pourrait ressentir une femme dans l’espace public ou quand elle subit su harcèlement de rue. C’est en changeant   ces points de vue que l’on permet à la population de se réveiller et d’être outré par cette réalité et qu’on peut espérer tendre à une égalité dans la conception de notre société et de l’espace public. Dans ce mémoire qui aborde un sujet très large et complexe, j’ai d’abord dû me pencher sur des questions sociologiques pour pouvoir m’armer correctement et pouvoir appréhender au mieux ce que j’allais pouvoir étudier. J’ai donc fait le choix de parler du point de vue sociologique dans un premier temps pour parler du commencement, comme l’invisibilisation des femmes, leur sous représentation, la domination des hommes, et j’en passe. J’ai donc pu étudier notre société ainsi que celle-ci perçue et appréhendée par les femmes. Comment pouvait se sentir une femmes dans notre société et surtout comment le faire comprendre avec des mots, mes mots, à un maximum de personnes. J’ai par la suite après avoir déconstruit cette notion, m’attaquer à son application dans le domaine du design. Étonnement je suis partagée entre un sentiment de fierté lié aux nombres de projet porteur des valeurs défendues ici que j’ai pu trouver; mais j’ai aussi été plutôt frustré qu’il y en ai pas plus, car ça me semble tellement logique et important. Mais au moins ces projets sont porteurs de valeur importante et permettent d’appréhender l’avenir avec un peu (mais vrai – ment un peu) plus de sérénité. Pour finir lors de mon travail j’ai pu y découvrir une notion du design que je connaissais vaguement, celui du design critique. J’ai pu l’étudier et ça a été une révélation pour moi lors de la conception de ce mémoire car j’ai pu voir qu’à travers les méthode et de constant re-questionnement du design critique, des possibles réponses pouvaient être apporté à des questionnement comme le mien, j’ai donc pu y trouver une possible réponse.  d’être une femme de nos jours. J’ai essayé de donner les cartes et les différents outils possibles afin de pouvoir déconstruire les privilèges et la société mise en place aujourd’hui. Car malheureusement ces sujets ne sont pas la priorité et comme on a pu le voir dans ce mémoire on a beau être nombreu.ses.x à vouloir du changement tant que les hommes ne sont pas près à nous écouter ça risque d’être long et compliqué. Heureusement des débuts de solutions et de méthodes émergent çà et là dans le monde afin de rendre au femme la place qu’elles méritent dans l’espace public pour des villes et un monde plus égalitaire car c’est la ville qui doit s’adapter aux femmes et non l’inverse.

Comme j’ai pu le dire il n’y a pas de réponse toute faite pour contrer le harcèlement de rue mais (comme ça a pu ressortir lors de mon questionnaire) pour beaucoup c’est une question d’éducation. Pour environ 54 % des répondant.e.s l’éducation sur ces sujets est remise en cause car faute de pouvoir l’étudier à l’école, chacun doit se construire seul en essayant de traiter les informations vraies ou fausses, légitimes ou ridicules. Se déconstruire et déconstruire la place des femmes dans notre société est une réponses et c’est à travers les exemples de designer et le design critique que l’on a pu voir que des solutions étaient possible pour faire en sorte d’adapter la ville afin que les femmes y retrouvent leur place, comme dans la société. Une telle déconstruction pourrait enfin permettre de mettre fin aux inégalités ce qui induirait la fin du patriarcat ainsi que celle du harcèlement de rue car aucune démonstration de pouvoir n’aura besoin d’être faite.

Tenter de déconstruire et re-questionner un espace dont nous avons toujours profité sans réellement se poser de questions permet de mettre en lumière des éléments qui ne sont jamais réellement visibles. Se poser ces questions c’est aussi permettre à ces espaces, la possibilité de s’ouvrir et de se redéfinir à travers le regard de ses utilisat.eur.rice.s. Être une femme dans l’espace public et prendre conscience de ces inégalités est déjà un grand pas pour faire en sorte que les choses changent. Il faut désormais s’ouvrir à de nouveaux horizons et méthodes afin de les comprendre pour agir au mieux par la suite. Le design critique est un axe à soulever en parallèle de ces questionnements car l’un et l’autre peuvent travailler ensemble afin de peut être envisager de nouvelles solutions durables et inclusives.  Alors comment le design critique peut-il servir à développer un design des villes inclusives pour les femmes aussi ? Car comme j’ai pu le montrer dans mon travail de mémoire, en prônant l’inclusivité et l’égalité on détruit le rapport de force qui régit les hommes et donc le harcèlement de rue. »

Sarah Bordel (2021), Une ville pour tou.te.s, mémoire de fin d’étude, master design projet, sous la direction de Nolwenn Maudet, Université de Strasbourg, 120p.

HTP reportage ! L’association Coup d’pouce

En juin dernier, Maryame Tinani, Louis Moreau-Avila, volontaires en service civique au sein de HTP radio, ainsi que Mathieu Klein, stagiaire éco-conseiller au sein du collectif Horizome sont parti à la rencontre de Majdelaine, Linda et Maxime, membres fondateurs de l’association Coup d’pouce qui vient d’ouvrir depuis peu une épicerie sociale et solidaire maille Brigitte.

Pour mieux saisir en quoi consiste leur projet, place à la discussion en toute convivialité :

Retrouvez Coup d’pouce au 55 rue Gioberti, 67200 STRASBOURG !

> C’est quoi une épicerie sociale et solidaire ?

Face à la diversité des situations de personnes concernées par la précarité alimentaire en France, de nombreux dispositifs institutionnalisés d’aide alimentaire se sont développés. Parmi eux, les épiceries sociales et solidaires se sont structurées autours d’un principe : proposer en libre-service des denrées contre une participation financière proportionnelle à la valeur des produits. Les personnes qui y sont accueillies ont ainsi un statut de consommateur autonomisé, c’est-à-dire qu’il a le choix du produit.

En tant que dispositif de lutte contre la précarité alimentaire, les épiceries sociales intègrent des enjeux importants : respect du principe de dignité des personnes, développement du pouvoir d’agir, offre alimentaire de qualité…

La charte nationale des épiceries sociales et solidaires permet d’identifier des structures qui se retrouvent dans un socle commun de critères ambitieux. Elle met en avant le libre choix des produits, la participation financière de la personne et l’enjeu de non-stigmatisation. Elle précise également que l’accès à l’épicerie est limité dans le temps et renouvelable, et que les conditions d’inscriptions sont transparentes et librement définies par la structure. Un accueil personnalisé et des temps collectifs sont proposés par des personnes formées à cet effet.

Cette charte repose sur un principe d’adhésion volontaire. Elle est réservée aux CCAS et CIAS, et aux structures habilitées à recevoir des financements au titre de l’aide alimentaire. Sa durée de validité est de 3 ans à partir de sa date de signature par le représentant légal de l’épicerie. Comme il est précisé dans son préambule, la définition ne saurait exclure toute initiative complémentaire, tant que cela ne dénature pas la charte.

> Pour vous rendre au local de coup d’pouce :

Direction maille Brigitte, au 55 rue Gioberti, 67200 STRASBOURG !

Ou appelez le 09 86 16 15 71

Radio comptoir ! Madeleine voit la vie en clash

Le 12 juin 2021, HTP Radio était présent à l’atelier de quartier de la Krutenau afin de tester un nouvel outil radiophonique : le ping pong débat !

Le principe : Une table de ping pong territorialisée de thématiques d’usages de la place Sainte Madeleine et un jeu d’échanges de services provoquant un battle au sein de l’espace public.

Retour avec ce montage sonore, mettant en avant la place des jeunes et des sports de loisir, avec l’association des habitants de la Krutenau (AHBAK) et le Centre socio-culturel CARDEK.

Une création sonore de Pauline Desgrandchamp dans le cadre de la réalisation du diagnostic territorial partagé de la place Sainte-Madeleine (janvier-juin 2021, collectif Horizome).

Le 12 juin, dans le cadre des Ateliers citoyens organisés par la direction de proximité et la mission démocratie citoyenne, un débat ping-pong a été organisé sur place avec les acteur·rice·s associatif·ve·s, usager·e·s et élu·e·s, afin de revenir sur les points d’impact thématisés après l’analyse des divers entretiens individuels, micro-trottoirs, questionnaires et explorations sensibles. Un exemple illustré en sons ici avec la place des jeunes et les sports de loisir…

> C’est quoi la place des jeunes et des sports de loisir ?

La place Sainte-Madeleine est caractérisée par sa forte utilisation des jeunes usagers et usagères : écolier·e·s, collégien·ne·s, lycéen·ne·s… Ce sont les premiers à s’approprier cet espace public et en même temps, ils sont peu visibles dans les débats citoyens ou les ateliers de quartier.

Comme l’explique notamment Manuel Santiago, directeur du Cardek, il est nécessaire et primordial de laisser la place à ces usages et de faciliter l’appropriation habitante de la place Sainte Madeleine mais pour cela, il faut réussir à leur donner la parole…

C’est alors par la ruse de la narration radiophonique qu’on le prend aux mots, en composant un montage sonore qui redessine les contours des vies quotidiennes de la place Sainte Madeleine par les retours de ses plus proches usagers.

> Sources :

-ambiance sonore de la place Sainte-Madeleine, 12 juin 2021, 17h30, Pauline Desgrandchamp

-ping pong débat 12 juin 2021, AHBAK vs CARDEK, animation HORIZOME, Pauline Desgrandchamp

-échantillons issus de micro-trottoirs organisés dans le cadre des permanences artistiques menées par HORIZOME de février à juin 2021, place Sainte-Madeleine, devant le lycée Geiler et place des Orphelins, Marie-Élodie Savary, Camille Landru, Zaimo, Louis Moreau-Avila et Henintsoa Raveloson.

> « Madeleine voit la vie en vert – saison 2 »

Depuis janvier 2021, le collectif Horizome est missionné par la Direction de proximité de l’Esplanade-Krutenau-Bourse et son élue Aurélie Kosman, afin d’imaginer la suite du processus de végétalisation participative du périmètre SAINTE-MADELEINE. Pour y parvenir, il y déploie un processus participatif nommé méthodologie TRI_CO pour définir trois phases dans la temporalité d’un projet participatif : la co-compréhension, la co-conception et enfin la co-construction

Entre février et mai, une quarantaine d’entretiens ont été organisés avec l’ensemble des acteurs locaux et partenaires de la démarche, ainsi qu’une quinzaine de permanences artistiques in situ, permettant de récolter les témoignages des usager·e·s du périmètre SAINTE-MADELEINE.

Pour y parvenir, le collectif Horizome a proposé :

Des micros-trottoirs avec les usager·e·s et les commerçant·e·s,

Des entretiens individuels avec les acteur·rice·s associatif·ve·s et les directrices des écoles,

Des questionnaires avec les parents d’élèves des écoles Pasteur et Sainte-Madeleine,

Une balade sensorielle avec les enfants de la moyenne section du periscolaire Sainte madeleine et Pasteur.

Un débat ping pong et une restitution finale du diagnostic sous formes de cartographies sensibles.