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C’est l’automne , le temps de la rentrée !

Radio Comptoir ! Interview du collectif Horizome d’HTP sur radio RBS

On écoute dans cet entretien Zaï Mo, artiste jardinier, Mathilde Manier, designeuse graphique, Louis Moreau-Ávila, coordinateur d’HTP radio et artiste, toustes trois membres du collectif Horizome dont le but est d’orchestrer la capacitation, l’empuissancement, le renforcement, bref, de donner voix et force aux habitant.es du quartier d’Hautepierre, Strasbourg ! C’est le 16/18 de Pierre Liermann sur RBS, où on parle des multiples actions et modes de fonctionnement du collectif. Un grand merci à Pierre pour la conduite de l’entretien et l’invitation. Un big up à Khalil de La Ruche, studio d’enregistrement d’Horizome, qui n’a pas pu se joindre à l’interview.

https://www.horizome.org/

https://www.instagram.com/hiphopfromelsass/

https://www.instagram.com/pierrefromrbs/

le choix musical de Mathilde Manier #rapfémininoféministe

HTP explore ! chapitre 2 : des écologies populaires / Jardiner, c’est résister…

Dimanche 3 octobre, le collectif Horizome organisait avec la Cie Théâtre-Forum Arc En Ciel, une agora publique autour des initiatives jardinières de Hautepierre, dans le cadre des Journées de l’architecture 2021. HTP radio était présent pour garder trace de ce moment de partage, de respect et de renforcement entre jardiniers, jardinières, élu et technicienne de la collectivité.

À l’écoute, le chapitre 2 autour des pratiques d’écologie populaire :

« Jardiner au pied de son immeuble », Camille Landru

> Pourquoi « jardiner, c’est résister » ?

« Jardiner modifie notre rapport au temps, on se trouve au plus proche des saisons qui rythment la vie de la nature.  » On est là, dans une vision ou rien n’est programmé, on change s’il faut changer. Jardiner c’est accompagner le temps, c’est ne pas s’y heurter. « (entretien de Gilles Clément) 

Comme l’a ainsi montré la sociologue Laurence Granchamp après deux années passées à nos côtés, les jardins de Hautepierre sont des lieux de vie à ciel ouvert et accessible à tous les habitants, de ce fait ils offrent la possibilité de s’investir au sein d’un groupe tout en devenant acteur de sa propre consommation alimentaire.

C’est aussi de cette manière qu’ils permettent de transformer l’espace public résidentiel en terrain fertile, que ce soit concrètement au travers des plantations ou philosophiquement, en tant qu’inspiration d’une société plus juste et plus équitable, prenant ainsi en considération les pouvoirs d’action dans un quartier populaire…

Néanmoins, il est utile de rappeler ici que Hautepierre en tant que « Quartier Prioritaire de la Ville » (QPV), dénominatif institutionnalisé, est également depuis 2021, ce que l’État nomme « Quartier de Reconquête Républicaine » (QRR), où usages sécuritaires et contrôle du quartier vont de pair avec rénovation urbaine et participation habitante. La vie des jardins de Hautepierre en est un exemple concret. Comme ont pu le montrer Vincent Lebrou, chercheur en sciences politiques et Romane Joly, doctorante en sociologie dans le cadre d’une enquête ethnographique menée à Hautepierre entre 2016 et 2019 qui :

« met en lumière le caractère disciplinaire conféré aux jardins partagés lorsqu’ils se rattachent à la politique de la ville et s’articulent à un projet de rénovation urbaine. Notre article montre ainsi que ces espaces participent […] au gouvernement des conduites des habitants en œuvrant sur trois niveaux principaux.

-Spatial d’abord, lorsque la végétalisation et l’ordonnancement du quartier sont mis au service de la tranquillité publique.

-Ensuite, en dédiant certains espaces au jardinage, il s’agit de définir des comportements qui y sont autorisés et de reléguer les populations jugées « déviantes » qui ne s’y conformeraient pas.

-Enfin, l’exhortation municipale, sous peine de sanction, à formaliser l’action collective des jardiniers, ici en se constituant en association, participe à imposer des comportements dont la dissonance avec les ressources dont disposent certains habitants menace d’exclusion les plus démunis et les moins acquis au projet. »

Pour aller plus loin et lire leur analyse : Romane Joly et Vincent Lebrou, « Des jardins pour maintenir l’ordre ? Enquête ethnographique dans un quartier populaire strasbourgeois », Carnets de géographes [En ligne], 15 | 2021, mis en ligne le 30 avril 2021, consulté le 30 novembre 2021. URL : http://journals.openedition.org/cdg/7610

HTP explore ! chapitre 1 : La portée politique du jardinage / Jardiner, c’est résister…

Dimanche 3 octobre, le collectif Horizome organisait avec la Cie Théâtre-Forum Arc En Ciel, une agora publique autour des initiatives jardinières de Hautepierre, dans le cadre des Journées de l’architecture 2021. HTP radio était présent pour garder trace de ce moment de partage, de respect et de renforcement entre jardiniers, jardinières, élu et technicienne de la collectivité.

« Théâtre-forum et thé à la menthe », Camille Landru

Laissez-vous transporter à la maille Catherine, au pied de l’immeuble d’Aziz et de Marie-Claire et découvrez au fil de ce premier chapitre, ce qu’on nomme « la portée politique du jardinage » :

Agora publique « Jardiner, c’est résister », Camille Landru

Merci à Aziz et à Marie-Claire pour leur accueil et pour la visite de leur jardin respectif,

Merci à Julien, Chantal, Zaïmo, Geneviève, Joséphine, Emma, Benjamin, Ali, Brahim, Laurence, François, Mehdi et Nicolas pour leur participation au débat,

Merci à Marine pour la voix off, à Camille pour les illustrations et à Pauline pour la réalisation du podcast

> C’est quoi le thé âtre à la menthe ?

À la fois repère et refuge, le thé âtre à la menthe est un dispositif artistique qui interroge la place de l’informel dans la ville. Il a été conçu par la designer Sophie Chialva et l’artiste jardinier Zaïmo.

C’est à la fois un salon de thé à ciel ouvert, une agora in situ déliant les paroles et en même temps une performance artistique retranscrite spécialement ici pour les Journées de l’architecture 2021, par le dessin et la radio…

> Pourquoi « jardiner, c’est résister » ?

«  Quand on jardine, on est dans ce que j’appelle un territoire mental d’espérances. C’est un espace-temps particulier parce qu’on est sans arrêt sur le futur. Quand on plante une graine c’est pour demain ». Le jardinier ne serait donc pas un nostalgique. Il serait plutôt affublé d’un projet riche en surprises et soumis aux imprévus.  » (entretien de Gilles Clément)

Effectivement en ce qui nous concerne, l’impact des jardins à Hautepierre permettent de renverser les regards en montrant comment les pratiques dites populaires, d’appropriation de l’espace urbain ( voir la ville vue d’en bas, travail et production de l’espace populaire, collectif Rosa Bonheur, 2019) sont avant tout de réelles expertises sur lesquelles les élu·e·s, les architectes et les concepteur·ice·s urbain·e·s doivent s’appuyer pour avancer vers une réelle transition écologique car sociale de la fabrique de la ville.

HTP Reportage ! Futur.es maire.sses de Strasbourg/ En bas de ma fenêtre

« Se retrouver pour casser l’isolement que nous imposent les difficultés de la vie, le travail »

LASSANA DJIMERA, HABITANT D’HAUTEPIERRE, MEMBRE DE LA CONFÉDÉRATION NATIONALE DU LOGEMENT

« On a commencé par (lutter pour) une rénovation urbaine où ne sommes pas pris pour des délinquants »

GENEVIÈVE MANKA, MEMBRE DE LA CONFÉDÉRATION NATIONALE DU LOGEMENT

« Et maintenant, ils nous coincent tous ensemble, dans… rien ! »

AYMEN HAMIDI, HABITANT D’HAUTEPIERRE

Les habitantes et habitants d’Hautepierre savent ce qu’ils et elles veulent. D’abord il y a Geneviève, fondatrice de l’antenne locale de la confédération nationale du logement (CNL), qui bataille pour, on cite : « l’amitié, le bien-être, contre une rénovation urbaine pour tous et pas de l’argent pour les riches toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres ». Il y a Lassana, membre de la CNL, qui se voit comme un membre d’une « association d’assistantes sociales sans salaire ». Il y a Lucienne, perchée depuis 40 ans dans son « septième étage, tranquille ». Enfin, il y a Aymen, dont la parole et la sagesse ne nous laissent pas indifférents. C’est ça, l’expertise habitante. On parle dans ce podcast du rêve d’une Hautepierre idéale. Des réalités de l’Hautepierre concrète. Car, au juste, que se passe-t-il en bas de ma fenêtre ?


« Ils nous ont fait le quartier pour que eux ils kiffent »


Des sons, des musiques, des travaux, qui ont enrichi le podcast :


la chanson préférée de Geneviève

le fil rouge de notre podcast : mais que se passe-t-il en bas de ma fenêtre ?

la chanson préférée de Lassana

un son old school de qualité proposé par Aymen pour décrire sa vision d’Hautepierre

Radio comptoir! Chapitre 2: gentrifications ? / Non à l’expulsion du Wagon Souk!

Suite du  plateau radio made in HTP le mardi 26 octobre 2021, où l’on parle de l’expulsion annoncée du Wagon Souk, lieu alternatif à Koenigshoffen, Strasbourg. Toujours accompagné.es de Zaï Mo et Hélène Humbert, toustes deux responsables de l’association Sauver Le Monde, dont le Wagon Souk est le siège, nous apprenons, dans ce chapitre 2, à dire – et écouter – ce que serait une ville meilleure, et quelles formes on pourrait donner à une gentrification idéale. Définition.

Des ouvrages qui ont enrichi notre échange

Usul. Gentrification: à qui la faute ?

Marie Chabrol, Anaïs Collet, Matthieu Giroud, Lydie Launay, Max Rousseau, Hovig Ter Minassian, Gentrifications, Paris, Amsterdam Editions, 2016.

DKR  Booba 

Radio comptoir! Chapitre 1: une situation: l’expulsion / Non à l’expulsion du Wagon Souk!

Le mardi 26 octobre 2021 se tenait un plateau radio made in HTP (hautepierre) pour parler de l’expulsion annoncée du Wagon Souk, lieu alternatif à Koenigshoffen, Strasbourg. On a ouvert nos micros à Zaï Mo et Hélène Humbert, toustes deux responsables de l’association Sauver Le Monde, dont le Wagon Souk est le lieu. Si la conclusion de cet échange,  non à l’expulsion, est évidente, la discussion permet quand même de prendre la température des émotions que suscite la nouvelle. Mais c’est aussi l’occasion de prendre la tension des idées politiques mobilisées pour contrecarrer, négocier, renâcler, l’expulsion d’un lieu radical et original, pour toustes. Chapitre 1: exposé d’une situation de gentrification.

Des ouvrages qui ont enrichi notre échange

Qui en veut au Wagon Souk, tiers-lieu social ? vidéo youtube, chaîne justice et liberté.

Une chanson de KDD – Une couleur de plus au drapeau

Un film de Jean-Louis Bertuccelli, Le droit à la ville de Henri Lefebvre, 1976.

Pile, permis de démolir. Un film de Simon Pillan & Lucas Roxo , 2019.

La chanson recommandée par Zaï Mo

Nsitou Li Nseni – Samara

HTP mix ! Braves_htp20

Dans le cadre du premier chapitre de la résidence artistique de Johanna Rocard à Hautepierre sous le signe des rituels de courage, une collaboration dansante a été orchestrée avec plusieurs personnalités de HTP. Chacun·e a pu alors partager son morceau musical fétiche qui lui donne du courage et qui plus est, en temps de crise.

Une mixtape HTP radio signée Marie-Élodie Savary diffusée dans le cadre de la restitution de résidence de Johanna Rocard, organisée le 29 octobre 2020 au pied de l’immeuble du 42, avenue Racine.

Avec les titres pour danses du courage proposés par Elhadj, Abdou, Mikail, Hasret, Adri, Pauline et Ilhame, Dalila, Sanah, Nora, Saadia, Femmes d’ici et d’ailleurs.

> Braves_htp20, une résidence artistique de Johanna Rocard

« Strasbourg, juillet 1518. Des dizaines de personnes se mettent soudainement à danser dans les rues de Strasbourg, rien ne semblent pouvoir les arrêter. On parle de folie dansante. à diverses époques de l’histoire, l’humanité est saisie d’irrésistibles besoins de déplacements et de mouvements.

Ainsi, les danseuses folles et les danseurs fous survivent et perdurent l’idée que ce sont les jeunes, les femmes, les précaires, les « autres » qui se laissent emporter par les danses non codifiées. Semble alors qu’est qualifiée de folie toute manifestation d’une grande émotion. 

Si les rituels anciens ont été oubliés ou se sont fait coloniser, résistent encore les danses de rues et de sols, celles dites sauvages, comme des espaces de soins et de révoltes. 

Strasbourg, 2020. Braves HTP_20 est une invitation à réveiller les fantômes de la grande folie de 1518 et recréer avec les habitant.e.s du quartier de Hautepierre des espaces dédiés aux danses de sols comme outils de résistances et d’enthousiasmes collectifs. Deux temps sont prévus, une version automnale comme un entraînement et un rituel printanier pour fêter les beaux jours.

En ces temps de crises où les corps sont limités, empêchés, violentés, il est nécessaire de continuer à danser pour conjurer le mauvais sort. »

Johanna Rocard,

Braves_htp20, chapitre I

Pour aller plus loin, suivez le compte insta de sa résidence.

Danse rituelle d’Elhadj, photo de Johanna Rocard

> Sources utilisées :

00:00 – 01:39 : Intro, voix et enregistrement ambiant – Johanna Rocard
01:39 – 06:13 : Nancy Ajram – Aah w noss
06:13 – 09:46 : Tarab Shaabi – Jenno Netto (DJ Sweet edit)
09:46 – 13:40 : Jalal Hamdaoui – Zineb
13:40 – 14:12 : « Tout le monde a quelque chose à dire », enregistrement ambiant – Johanna Rocard
14:12 – 18:09 : Cheba Yamina
18:09 – 24:08 : Zina Daoudia – So far exclusive 2018
24:08 – 25:04 : « J’ai fait une chorégraphie », enregistrement ambiant – Johanna Rocard
25:04 – 29:54 : Ino Nakeed – Namaste Babuji
29:54 – 33:09 : Oyna production
33:09 – 36:16 : Fairuz – Bint el shalabiya
36:16 – 38:57 : It’s a man’s world – James Brown
38:57 – 43:04 : Juicy official – Notorious Big
43:04 – 48:24 : Public enemy – Fight the power
58:24 – 52:22 : Propaganda
52:22 – 55:01 : Rakh
55:01 – 57:30 : Champion’s league – Mhd

Les photographies de Johanna Rocard présentes dans cet article, sont proposées sous licence Creative Commons CC-BY-NC_ND

> C’est quoi une résidence artistique?

Une résidence d’artiste désigne bien souvent un lieu ou une structure culturelle qui accueille un ou une artiste à venir s’immiscer dans le temps et l’espace de leur propre contexte ou territoire, pour y imaginer un projet, une démarche.

La résidence d’artiste est ainsi une manière de venir habiter la ville et le processus de création de l’artiste permet de donner son propre point de vue sur les usages de cette ville. Il s’agit d’une logique de don/contre don entre l’artiste et la structure d’accueil de la résidence, c’est-à-dire que l’artiste va partager sa posture, ses émotions, ses doutes et la structure qui l’accueille va appuyer son travail en termes techniques, administratifs et financiers.

Pour aller plus loin sur la compréhension de ce format, un article de Hugues Bazin (2000) autour des résidences d’artistes au sein des quartiers populaires.

Radio comptoir ! Les dispositifs de réciprocité

Dans le cadre des Journées de l’Architecture 2020, le Syndicat potentiel a invité les collectifs Topoi et Horizome à se rencontrer pour partager leur expérience, leur personnalité et leur engagement sociétal. Après trois jours qui ont permis à tout le monde de se découvrir, un plateau radio est organisé au Syndicat Potentiel, avenue de Colmar. Voici avec ce podcast, une recomposition du débat qui mélange les temporalités et les espaces. Il y est question du droit à la ville et de l’impact politique du pouvoir d’agir citoyen :

> Qui est le collectif Topoï?

Au travers de la présentation des dispositifs de réciprocité conçus et réalisés par le collectif Topoi, Flore Grassiot et Antoine Miallon, architectes, retracent les différents projets menés en horizontalité permettant d’assumer une fabrication de la ville ouverte et appropriable par ses habitant·e·s :

Pour aller plus loin : www.topoi.site

> Et si on racontait l’Odylus…

C’est le moment de revenir sur 18 mois de recherche-action au sein d’une aile de l’ancienne clinique Sainte-Odile, où le collectif Horizome et l’association L’Étage ont pu expérimenter avec les 80 résident·e·s du lieu comment lier accompagnement social et démarche artistique au sein d’un centre d’hébergement éphémère. C’est ce que l’on nomme dans le jardon l’habitat intercalaire. À l’initiative du projet, un élu municipal Syamak Agha Babaei et un promoteur immobilier Eddy Vingataramin :

Pour aller plus loin : www.raconter-odylus.org

Un plateau radio organisé par HTP radio au Syndicat potentiel, le 8 octobre 2020.

À la régie : Grégoire Zabé, Jean-François Mugnier.

Avec les interventions de Flore Grassiot, Antoine Mialon, Nathalie Chamagne, Kevin Clementi, Rémi Buscot, Grégoire Zabé, ZaïMo, Thomas Nussbaumer, Riad Ghoul, Anna , Souad El Maisour et Pauline Desgrandchamp.

Un montage de Pauline Desgrandchamp pour HTP radio.

HTP explore ! Hautepierre, côté jardin

Dans le cadre des Journées de l’Architecture 2020, HTP Radio a organisé avec l’aide de Femmes d’Ici et d’Ailleurs et du CSC Le Galet, le premier escape game à ciel ouvert de Strasbourg, permettant d’interroger la démocratie alimentaire et le rapport aux jardins dans le quartier.

L’objectif derrière cette proposition immersive, était de permettre de revenir sur un projet de recherche participative réalisé durant les deux dernières années avec un groupe de jardinier·e·s de Hautepierre, des artistes intervenants du collectif Horizome et des chercheurs de l’Université de Strasbourg.

> L’espace public peut-il se concevoir comme un espace d’appropriation jardinière et de plantations ?

C’est l’une des question de fond du projet de recherche dénommé EXCIPIENT pour Expérimentations Citoyennes, Passeurs d’Initiatives et Engagements dans la Transition agricole et alimentaire, prétexte de l’histoire du jeu proposé.

Retour avec ce podcast, qui utilise plusieurs temporalités et différents types de sources sonores, afin de mieux partager une histoire de Hautepierre, côté jardin :

> Un escape game pour s’échapper de ses clichés…

Le 4 octobre 2020, quatre groupe de trois à quatre personnes arpentaient les mailles Brigitte, Jacqueline, Karine et Catherine, à la découverte plurisensorielle des espaces verts de Hautepierre & à la rencontre de voisin·e·s initiateurs de différents jardins. Une manière ouverte et conviviale de partager l’histoire d’un projet de recherche participative sur la question de la démocratie alimentaire, réalisé entre octobre 2018 et octobre 2020.

Avec la participation de Dalila, Ilhame, Aurélie, Pascale, Sanah, Malek, Ryan, Elsa, Saadia, Gwenaelle, Mounia, Assya, Haroun, Souad, Thomas, Léa, Mame et Abdel.

Un projet conçu et imaginé par Marie-Élodie Savary et Pauline Desgrandchamp dans le cadre de la restitution de EXCIPIENT,

Avec l’aide de Manon Kaupp, Mathilde Barbey, ZaïMo, Joséphine Hassouna, Marie-Claire Nhim et Aziz Kouhous.

Hautes Pierres, Jardin du monde. Un travail de collage-vidéo signée Mathilde Barbey, 2020

> Un retour de l’expérience par Aurélie, participante de la balade

Je m’appelle Aurélie et je suis stagiaire à Horizome sur le mois d’octobre 2020 autour de la question de la transmission par les jardins. Je suis étudiante en design, en DN-MADE (Diplôme National des Métiers d’Art et du Design) Innovation Sociale au lycée Le Corbusier à Illkirch. C’est un nouveau diplôme où je peux apprendre le design graphique et le design produit en situation. Effectivement, dans ces études, nous n’apprenons pas à faire du design commercial mais plutôt du design social.

Le concept d’escape game est au départ une activité divertissante destinée à tous les publics. Les participants sont enfermés dans une salle préparée selon un scénario spécifique. En général, ils doivent réussir à sortir en moins de 60 minutes en fouillant la salle et en résolvant des énigmes. Ici, c’était une approche un peu différente : le but n’était pas de sortir d’une salle mais des préjugés facilement associés à un quartier populaire. Durant cette balade semi-gustative, les participants, par groupes de quatre personnes, ont dû se rendre à différents endroits, à la rencontre de jardinier·e·s de Hautepierre. En tout 5 spots, 5 initiatives à découvrir pour terminer au local de Pépinière pour un ciné-débat organisé par Terre de liens Alsace.

Pendant la balade, nous autres participants, avons fait des croquis, goûté tout ce qui était proposé, sentis, écrit, dessiné, pris des photos des agencements de jardin… On a également ri, souri, fait les curieux, partagé, appris. Nous prenions plaisir à répondre aux énigmes.

J’étais dans un groupe très intéressé par le monde végétal. Mes coéquipières avaient des connaissances sur les vertus des plantes et étaient très enthousiastes de découvrir leur quartier d’une nouvelle manière. L’une est secrétaire d’un jardin partagé à Schiltigheim. Et l’autre s’occupe d’un jardin familial. Toutes deux font parties de l’association Femmes d’ici et d’ailleurs.

J’ai trouvé cette expérience très enrichissante ; à la fois par les rencontres que j’ai pu faire mais aussi par les découvertes et les dégustations nouvelles. Grâce aux rencontres et à la déambulation, j’ai pu découvrir Hautepierre.

On a goûté des recettes à base de plantes comme la capucine, les orties. Ce sont des plantes qu’on ne sait pas toujours utiliser par manque de connaissance sur les plantes sauvages. Nous avons aussi pu découvrir également certaines vertus des plantes contre les maladies, les douleurs mais aussi pour la santé en général.

Ce qui m’a le plus marqué, c’est le partage et le fait qu’au fur et à mesure de la balade, les liens de confiance se créent, on devient proche très rapidement parce qu’on partage une expérience sensorielle et émotionnelle ensemble. Les différents endroits de rendez-vous étaient finalement des prétextes pour se rencontrer : les personnes restaient longtemps aux points de rencontre et on s’est vite rendu compte de la richesse humaine du moment. Je me suis alors rendu compte de comment par une démarche de design en situation, il est possible de vivre une expérience collective forte.

carnet de l’escape game, page 22 et 23
carnet de l’escape game, page 18 et 19

> EXpérimentations CItoyennes, Passeurs d’Initiatives et ENgagements  dans la Transition agricole et alimentaire  : Une recherche-action participative à Hautepierre

Quand le « faire soi-même » s’invite au pied des immeubles ( jardins partagés en cœur de maille + jardins en pied d’immeuble et/ou sur les balcons, arbres fruitiers qui poussent un peu à droite et à gauche dans l’espace public, jardins pédagogiques ou ruches sur le toit d’un immeuble, etc) et que l’on tente de documenter en commun, artistes, chercheurs et jardiniers sur la question de l’alimentation à Hautepierre, cela pose différentes questions intéressantes sur nos usages de la ville de demain, plus écologique, sociale et démocratique. Entre octobre 2018 et octobre 2020, différents temps forts ont pu être organisés permettant d’investiguer les liens entre des initiatives agricoles et alimentaires à Hautepierre.

L’exercice de la démocratie, au-delà d’une approche en termes de justice sociale et alimentaire, met l’accent sur la possibilité de choisir, d’agir, d’avoir voix au chapitre dans la définition des systèmes alimentaires. Simultanément, le choix même d’en appeler à une démocratisation des systèmes alimentaires souligne combien une grande part des industries agroalimentaires tend à s’abstraire de tout contrôle citoyen, par l’opacité des réseaux de circulation, l’absence de transparence sur les produits utilisés ou sur l’équité quant à la répartition de la valeur ajoutée. Face à ce constat, les initiatives de démocratie alimentaire cherchent à agir sur deux volets principaux : la « reconnexion » entre producteurs et consommateurs (la disjonction voire opposition des intérêts des uns et des autres constituerait un pilier du capitalisme), et la « relocalisation » ou autrement dit, la mise en  oeuvre  d’initiatives à l’échelle locale et/ou à taille humaine.

Les différents moments de rencontre entre jardinier·e·s, artistes et chercheur·e·s ont pu permettre effectivement de mieux conscientiser comment et pourquoi des initiatives écologiques et sociales perdurent dans le quartier. En quoi le fait de planter devient une alternative à la consommation du grand Auchan? Pourquoi le fait d’apprendre à fabriquer son propre miel le rend meilleur aux yeux des goûteurs? Comment il est important de pouvoir se transmettre entre passionné·e·s des astuces de plantation culturelles et intergénérationnelles?

Pour aller plus loin sur la démarche de la recherche participative, rdv sur www.excipient.archipels.org

Coordination scientifique du projet EXCIPIENT : Laurence Grandchamp, laboratoire DYNAME

> Sources utilisées :

Montage : Pauline Desgrandchamp et Marie-Élodie Savary

Avec les interventions de ZaïMo, Laurine Sandoval, Marie-Claire Nimh, Aziz Kouhous, Manon Kaupp, Geneviève Manka, Vincent Lebrou, Béatrice Pipart et Pauline Desgrandchamp.

Et l’utilisation de :

-Hautepierre, cité jardin, archive INA, 1976.

Évasions, création sonore, juin 2020, Marie-Élodie Savary

Visite des jardins, ambiance sonore, septembre 2019, Béatrice Pipart, ZaïMo, Laurine Sandoval, Marie-Clair Nimh et Pauline Desgrandchamp.

Balade entre jardinier·e·s au pied des immeubles, ambiance sonore, juillet 2020, Marie-Élodie Savary et Vincent Lebrou

Entretien avec Aziz Kouhous, mars 2019, Pauline Desgrandchamp et Vincent Lebrou

Au jardin du coin, maille Catherine, ambiance sonore, mai 2018, Pauline Desgrandchamp

Photographies d’Aurélie Niot, Pauline Desgrandchamp et Manon Kaupp.

Au pied de ma tour #7 EHM

Au studio de HTP Radio, tous les mercredis après-midi, on retrouve une permanence proposée par La Fine Prod et Horizome qui permet aux rappeurs du coin de composer leur première maquette de production musicale. C’est de cette manière que nous avons rencontré Ephraïm, un jeune adolescent de la maille Karine au flow propre et travaillé !

> Rencontre filmée avec Ephraïm :

Ephraïm est l’un des freestylers le plus jeune du quartier. Fondateur du crew Ehm depuis un an, il se la joue aujourd’hui en solo. Un retour filmé, signé Abdou Ndiaye et Mikaïl Baba pour HTP radio.

  • Son âge : 15 ans
  • Son blase : EHM
  • Son style : Trap
  • Sa spécialité : Sa  gestuelle  dans  ses  clips
  • Sa devise : « La rue, la vraie »

Pour écouter sa première mixtape réalisée et produite au studio de la Ruche, direction le fanlink dédié au streaming !