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Arts automédiatiques, partie trois: à propos d’HTP radio. Des tentatives d’Histoire

Comment inverser ces regards en faisant ensemble? (…)

Au départ on est parti de l’urbanisme tactique: co-construire de places publiques en fonction d’un contexte particulier, avec les gens qui vivent directement le lieu. (…)

La ville était déjà intéressée par la mise en place d’un média. Notre place est fragile car on fait beaucoup de médiation avec les services publics pour montrer que l’important c’est pas que l’information, c’est aussi le lien et la confiance que requiert le processus de création d’HTP radio.

Pauline Desgrandchamp

Dans le cadre du colloque Automédias qui s’est tenu du 22 au 24 juin 2022 à la Maison des sciences de l’Homme Paris-Nord, Pauline Desgrandchamp, Nawal Hafed et Louis Moreau-Ávila racontent l’histoire d’HTP radio, leur rapport au quartier où elle prend place, dont elle porte le nom, Hautepierre, à Strasbourg. Iels ont aussi co-rédigé un article de recherche en design autour d’un podcast porté par le média HTP radio, en amont du colloque. L’article s’appelle « Média tactique en quartier populaire et narrations radiophoniques partagées. Vers une production de l’information décentralisée. »

Le lien du colloque: https://automedias.org/event/automedias/

Le lien de l’article de recherche en design Média tactique en quartier populaire et narrations radiophoniques partagées. Vers une production de l’information décentralisée. :

https://automedias.org/Publication/003-A-M%C3%A9dia_tactique_en_quartier_populaire_et_narrations_radiophoniques_partag%C3%A9es/

Premier paragraphe de l’introduction de l’article:

« Les médias tactiques dans leur appellation militante correspondent à  une forme d’activisme dans les médias, critiquant l’ordre social dominant et s’opposant à toutes représentations émanant du pouvoir. Ils sont « à la fois la source de leur pouvoir (« la colère est une énergie » : John Lydon) et aussi leur plus grande limite » (Garcia et Lovink, 2008). L’ambiguïté de cette position repose effectivement sur une sorte d’hégémonisation des minorités sans pour autant leur laisser une véritable place de donner de la voix médiatique. C’est dans ce champ spécifique que l’article se situe, en proposant d’étudier le fonctionnement d’un « média de quartier » ancré à Hautepierre, à l’ouest de Strasbourg. Porté depuis 2015 par le collectif Horizome, une association cadrée par la politique de la ville, HTP radio diffuse depuis 2018 sur la plateforme htpradio.org différents formats de podcasts audio, passant de la réalisation de plateaux-radio en streaming, à la création sonore ou musicale, au documentaire-fiction ou à la chronique individuelle. La ligne éditoriale propose de partir des idées des adhérent·e·s, participant·e·s décisionnaires de la direction du média, résident·e·s de Hautepierre, pour coréaliser des podcasts créatifs. Ces derniers deviennent alors un moyen plutôt qu’un but, d’interroger des faits locaux et sociétaux, le tout de manière participative et réflexive, afin de renverser les clichés sur le quartier et sur ceux et celles qui l’habitent. En ce sens, on peut parler de HTP radio comme d’une démarche artiviste (Lemoine et Ouardi, 2010) où la pratique de design de récit (Smart Bell, 2000) est invoquée à l’ère de la post-vérité comme une alternative à la réalisation journalistique. »

Arts automédiatiques, partie deux: Lucas Roxo


Dans le cadre du colloque Automédias qui s’est tenu du 22 au 24 juin 2022 à la Maison des sciences de l’Homme Paris-Nord, Lucas Roxo nous fait part de son parcours professionnel, tout d’abord assez classique puis marqué de plus en plus par une volonté de questionner le marché naissant, dans le champ du journalisme, de l’éducation aux média. Il nous décrit son souhait d’en faire un outil plus éclairant qu’abêtissant, en situant le contexte historique et politique d’émergence du concept.

Le lien du colloque https://automedias.org/event/automedias/

Journaliste indépendant et documentariste, il se lance dans le cinéma participatif à Roubaix en abordant la question de la gentrification du quartier de La Pile. Il co-créé le collectif La Friche, Fabrique Raisonnée d’Information Collaborative, Horizontale et Emancipatrice, un « collectif de journalistes indépendant.e.s composé de reporters, artistes, documentaristes, professionnel.les de l’image et du son. Nous mêlons des pratiques artistiques, journalistiques et documentaires et animons des ateliers d’éducation aux médias. Nous nous reconnaissons dans des valeurs d’éducation populaire, d’émancipation et d’enseignement par le faire. » 

Le lien du collectif https://collectiflafriche.com/

Documentaire participatif co-réalisé par Lucas Roxo

Arts automédiatiques, partie une: Wael Shgaier

Dans le cadre du colloque Automédias qui s’est tenu du 22 au 24 juin 2022 à la Maison des sciences de l’Homme Paris-Nord, on entend ici l’interview de Wael Sghaier, natif de Seine Saint Denis, qui se considère comme « touriste professionnel ». Il a réalisé le film Mon incroyable 93, sorti au cinéma fin 2018, pour donner la parole à des personnes dites selon ses termes « en rupture d’image. »

Wael décrit la création d’un automédia, le Médialab93, dans le cadre des Magasins généraux, à Pantin, une ville au nord de Paris. Le média est le fruit d’une commande privée par l’entreprise BETC. Peu de questionnements sur ce mode de financement, ni sur le retrait progressif et réel des subventions publiques, mais un témoignage qui livre fidèlement les enjeux liés au développement d’un tel média, en démontant les clichés associés au territoire de Seine-Saint-Denis.

Le lien du colloque https://automedias.org/event/automedias/

« L’AUTOMEDIA est né de l’association de la fonction vidéo des smartphones et de la fonction partage des réseaux et applications numériques. Il ou elle est un.e citoyen.ne, militant.e ou simple amateur.rice, qui décide par lui-même ou elle-même, de contribuer à la production et à la diffusion d’une information d’intérêt public par des moyens de captation, d’enregistrement et de communication numériques. En échangeant collectivement des images, des paroles, ou des histoires, l’automedia contribue aussi à la constitution de valeurs, de rêves et de combats communs, qui font émerger de nouvelles communautés politiques. »